Lors d’une réunion des responsables ministériels de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président de la Commission de l’organisation a indiqué dans son discours, que les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger alimentent l’insécurité en Afrique de l’Ouest.
Dans sa déclaration sur l’état de la Communauté, le président de la commission de la CEDEAO, Omar Touray, a indiqué que « sur le plan politique, les feuilles de route et les calendriers de transition convenus avec les autorités de transition du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso pour un rétablissement rapide et pacifique de l’ordre constitutionnel ont été mis en œuvre à des rythmes variés dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire ».
Il a ajouté que « la tentative de coup d’État au Niger a encore davantage détourné l’attention du soutien à ces processus de transition, alors que les pays en transition cherchent à forger une solidarité avec les autorités militaires de la République du Niger, créant ainsi une impression de division entre elles et la CEDEAO ».
Poursuivant sa déclaration, Touray estime que ces coups d’État militaires ne sont pas seulement « fondés sur de faux récits et de fausses justifications ; ils sont également un facteur d’insécurité dans la région ». « Rien qu’au Burkina Faso, au Mali et au Niger, un total de 4,8 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire, dont 2,4 millions sont déplacées à l’intérieur du pays et près de 9 000 écoles restent fermées », a évoqué le responsable de la CEDEAO.
« Une ventilation des données montre que le Burkina Faso compte le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire – près de 2,2 millions – suivi du Niger avec 1,9 million et du Mali avec environ 800 000 personnes. Le Burkina Faso compte également le plus grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays – environ 2 millions – tandis que le Mali et le Niger comptent chacun près d’un demi-million de personnes déplacées. Le nombre d’écoles fermées s’élève à 6 000 au Burkina Faso, 1 700 au Mali et 1 000 au Niger », a-t-il souligné.
Touray poursuit en évoquant d’autres chiffres. « De janvier au 30 novembre 2023, le nombre d’attentats terroristes au Burkina était de 1 256 ; au Mali, 1 032 ; et au Niger, 391. Les chiffres en termes de victimes étaient de 4 788 au Burkina Faso, 2 174 au Mali et 606 au Niger ».
Touray a en outre noté que la persistance de l’insécurité et de l’instabilité a porté les besoins humanitaires de millions de populations vulnérables à de nouveaux sommets et a encore affaibli leur résilience.
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