C’est un véritable « coup d’Etat institutionnel » cette démarche de Christine Razanamahasoa qui veut pousser le Madagascar à sortir du cadre constitutionnel. À une semaine du premier tour de la présidentielle, la présidente de l’Assemblée nationale a demandé ce jeudi 09 novembre la suspension de l’élection, prévue le 16 novembre prochain ainsi que la suspension de la campagne électorale et de toutes les manifestations publiques.
Le camp du président sortant et candidat à sa propre réélection, Andry Rajoelina, a immédiatement condamné avec la plus grande fermeté cette démarche de la Présidente de l’Assemblée Nationale, et a rejeté cette demande jugée « farfelue » : « Il n’y a aucune raison pour que les élections ne se tiennent pas le 16 novembre », a déclaré la porte-parole de campagne de Andry Rajoelina, Lalatiana Rakotondrazafy.
Selon Lalatiana Rakotondrazafy, la cheffe du parlement malgache veut « pousser le pays à sortir du cadre constitutionnel ». C’est cela un véritable « coup d’Etat institutionnel ». C’est absolument inadmissible. En plus, il y a manifestement une usurpation qu’on ne saurait tolérer, l’Assemblée Nationale est faite pour légiférer et non pour jouer le rôle de médiateur dans le but d’empêcher la tenue des élections. Elle a violé le principe de la séparation des pouvoirs quand elle se permet de convoquer les responsables de l’exécutif. Elle a largement outrepassé ses domaines de compétence.
Il est reproché à la Présidente de cette institution de parler et d’agir au nom de l’Assemblée Nationale dans le cadre de cette démarche alors qu’elle n’a jamais eu mandat pour le faire et les députés de la majorité ne l’ont jamais cautionnée dans son entreprise qui cherche clairement à aboutir vers une transition. Pour plusieurs observateurs, rien ne prouve que cette décision sera respectée par les autorités malgaches, car le président sortant Andry Raojoelina poursuit sa campagne à travers le pays.
Pour rappel, la suspension d’une élection présidentielle n’est pas prévue dans la loi malgache. Pour être effective, cette demande devra attendre un accord du gouvernement. Le mois dernier, ce dernier avait accepté, sur ordre de la Haute Cour Constitutionnelle, le report d’une semaine du premier tour de l’élection. Ils sont au total 13 candidats en lice pour le fauteuil présidentiel.