Les Africains ne veulent plus se réconcilier avec la politique occidentale promue par ces médias de manipulation et qui cherche à exclure de la vie politique les leaders d’opinion publique indésirables, pense-t-il, citant en exemple le cas de Thomas Sankara au Burkina ou de Kwame Nkrumah au Ghana.
Le journaliste a cité l’exemple d’un monceau d’informations à la moindre opération militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) préparée afin de “manipuler l’opinion publique africaine sur le patrimoine nigérien contre les nouvelles autorités”.
Le 26 août, deux heures après la fermeture des bureaux de vote, Albert Ondo Ossa, le rival principal du Président Ali Bongo Ondimba à la présidentielle, avait dénoncé des “fraudes” du camp Bongo et demandé à être “déclaré vainqueur”. Les médias français avaient déclaré qu’Albert Ondo Ossa allait gagner, sans attendre l’annonce officielle des résultats. Selon le journaliste, ces médias ont commencé à diffuser ça parce qu’ils savaient que le Président sortant, Ali Bongo Ondimba, “n’était plus favorable à [à la politique de l’Occident, ndlr]”.
Aujourd’hui au Gabon, les médias français “ont comme travail de révolter la population gabonaise contre les autorités”, affirme-t-il.
Ceci étant, cette mesure prise par le Gabon et d’autres pays dans le passé, est totalement justifiée et “méritée”, selon Sylvestre Ilboudo, en particulier au vu de l’interdiction en Europe des médias russes.
Le “deux poids, deux mesures”
Les pays occidentaux qui défendent la liberté d’expression et bloquent en même temps les médias russes, dont Sputnik, mènent une politique de deux poids, deux mesures, affirme le journaliste. S’ils “peuvent interdire les médias russes qui relatent les vrais faits” sur ce qu’il se passe en Russie, pourquoi ne pas interdire les médias occidentaux en Afrique, si les Africains estiment qu’ils “ne relatent pas ce qu’il se passe chez nous?”, demande-t-il.
Dans ce contexte, les médias français suspendus “l’ont mérité parce qu’aujourd’hui, nous avons vu que pour peu de choses, même les médias russes sont interdits en Europe, particulièrement en France. Et chez nous, nous voulons des médias qui acceptent de relater les faits tels que ça se passe”, a poursuivi le journaliste.
Selon lui, “la culture européenne pense qu’elle est toujours la meilleure et que c’est ce qu’elle veut qui doit passer”.
Avec l’arrivée des médias russes qui diffusent une autre image du monde que l’occidentale, les médias européens ont compris qu’ils commencent à perdre leurs privilèges en Afrique.
“Ce que les médias occidentaux nous disent, ce n’est pas ce que nous voyons sur Sputnik ou encore sur RT. Donc nous comprenons que ces Occidentaux ont vu ce changement qualitatif que les Africains ont avec la Russie et ils ne veulent pas perdre ce privilège. Et ils avaient la possibilité de manipuler l’opinion africaine à travers ces différents médias-là, et ils ont vu que c’est fini”.
La génération actuelle d’Africains est passée à autre chose. Ils ont vu leurs intérêts avec la Russie, poursuit le journaliste.
“Les médias russes contribuent à informer les Africains, à donner les vraies infos et nous en sommes tout à fait fiers”.
Aujourd’hui, si les Européens ne veulent pas qu’on interdise leurs médias, ils doivent rétablir les médias russes qui avaient été suspendus en Europe, conclut-il.
Le Gabon, un autre pays africain après le Niger, le Mali et le Burkina Faso, a annoncé le 27 août l’interdiction provisoire de diffusion des médias France 24, RFI et TV5 Monde, leur reprochant “un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information”.Cette annonce a été faite après la fermeture des bureaux de vote pendant les élections présidentielle, législatives et locales.
Sputnik Afrique