La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a réagi, ce samedi, aux critiques émanant de plusieurs pays, dont l’Algérie, suite à la mort du jeune franco-algérien, Nahel, tué le 27 juin dernier par un policier français. La réponse de la chef de la diplomatie française est intervenue deux semaines après les évènements ayant ébranlé plusieurs villes de son pays suite à ce meurtre.
Dans un entretien au journal allemand, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Catherine Colonna a estimé que ces pays n’ont pas « à donner des leçons » à la France en matière de respect des droits de l’homme. « Certains pays au bilan catastrophique en termes de droits de l’Homme ont cru bon de donner des leçons à la France. Cela prêterait à sourire si leur population ne souffrait pas autant », lance-t-elle.
Pour elle, ce qui compte, c’est que « l’ordre républicain, l’ordre démocratique, a été rétabli ». Elle reconnait, cependant, « une persistance d’un certain nombre de défis, comme l’éducation parentale, l’école, l’accès à l’emploi, au logement et à la culture ».
La mort de Nahel, 17 ans, a provoqué des émeutes dans plusieurs régions de France où des manifestants ont dénoncé « le racisme », « la stigmatisation » et la « marginalisation ». Deux jours après la mort du jeune franco-algérien, le ministère algérien des Affaires étrangères avait exprimé, dans un communiqué, sa « consternation » des circonstances « troublantes » de ce meurtre. D’autres pays, à l’image de l’Iran et de l’Azerbaïdjan, avaient également chargé la France sur ce qui s’est passé.
-Mali : Colonna accuse Wagner de « nombreuses exactions »
Dans le même entretien, la cheffe de la diplomatie française a abordé aussi la situation au Mali, estimant « indispensable d’avoir la plus grande lucidité sur cette question ». Cependant, elle a tiré à boulet rouge sur les militaires maliens, « parvenus au pouvoir après deux coups d’État » et « qui sont devenus partenaires de Wagner ». Catherine Colonna a accusé directement ce « groupe de mercenaires russes » qui, selon elle, ne luttent pas contre le terrorisme et commet des exactions nombreuses ».
« Nous avons donc considéré en 2021 que la présence de Wagner rendait incompatible la poursuite de notre action de soutien au Mali », a-t-elle déclaré en justifiant le retrait des troupes français, rappelant que « la France a aussi arrêté son aide aux autorités maliennes ».
« Pour ne pas financer des groupes criminels, nous n’avons pas seulement retiré nos troupes, mais nous avons aussi arrêté notre aide aux autorités. Seule l’aide humanitaire est maintenue. À l’époque, certains commentateurs pensaient que cela venait d’une relation compliquée de la France avec son ex-colonie. Il n’en est rien comme montre la demande récente faite par la junte du départ de la Mission des Nations Unies, et alors même que ce sont surtout des contingents africains qui forment la MINUSMA ! », a-t-elle indiqué.
Et d’ajouter : « Le Mali a un problème avec l’ensemble de la communauté internationale. Cela doit nous conduire à être plus fermes ».
Anadolu Agency