Alors que le dialogue semblait rompu, Emmanuel Macron espère-t-il renouer avec les syndicats ? Le président de la République a invité les syndicats et le patronat à venir le rencontrer mardi, à l’Élysée. Et ce, « quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel » sur la réforme contestée des retraites.
« Ce sera nécessairement le début d’un cycle que le président et le gouvernement poursuivront dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux. La porte de l’Élysée restera ouverte, sans préalable, pour ce dialogue », a fait savoir l’entourage du chef de l’État vendredi, juste avant que soit rendue publique la décision des Sages.
Mais les syndicats ne devraient pas encore répondre à l’appel. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avait estimé jeudi que le président devait respecter un « délai de décence » avant de tenter de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux. Même son de cloche chez Sophie Binet. La nouvelle numéro un de la CGT expliquait, le même jour, qu’elle refuserait de rencontrer le chef de l’État si celui-ci promulguait la loi en amont. Les syndicats prévoient ainsi de continuer le « combat » même en cas de validation par le Conseil constitutionnel, avec en ligne de mire, les traditionnelles manifestations du 1er-Mai.
« Tenir le cap, c’est ma devise »
Cette invitation arrive donc avant même que le Conseil constitutionnel ne rende publique sa décision sur le projet de report de 62 à 64 ans de l’âge de départ à la retraite. Signe d’une grande tension, toute manifestation aux abords du siège de l’institution, situé dans une aile discrète du Palais Royal, est interdite depuis jeudi soir. Et des dizaines de gendarmes ont été mobilisés rue de Montpensier, érigeant des barrières anti-émeutes.
Emmanuel Macron espère une validation, au moins partielle de la réforme des retraites par les « Sages » du Conseil constitutionnel pour faire promulguer rapidement le texte et relancer son second quinquennat. « Tenir le cap, c’est ma devise », a glissé le chef de l’Etat vendredi matin en inspectant le chantier de Notre Dame. En cas de validation ce vendredi, Emmanuel Macron devrait promulguer la loi « dans les jours suivants », selon l’Élysée. Il devrait aussi prochainement s’adresser aux Français.
Journal du Dimanche