Après six mois de détention sous l’inculpation « d’être arrivés dans le pays sans notification ni autorisation officielles », les 46 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako en juillet dernier sont finalement rentrés samedi 7 janvier au soir, à Abidjan au lendemain de leur grâce par le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta.
Suite à leur libération, le Ministère des affaires étrangères russe a commenté la situation dans un communiqué de presse. Le ministère russe a noté sa satisfaction qu’une solution a été trouvée entre les deux parties, grâce au dialogue politique et diplomatique basés sur les relations bilatérales et le bon voisinage entre ces pays africains et à la volonté des négociateurs de faire des compromis mutuels.
Dans le même discours, le communiqué a marqué la grande efficacité des efforts du Président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, en matière de médiation officielle et personnelle.
Moscou, a indiqué que le règlement du conflit entre le Mali et la Côte d’Ivoire, est un exemple clair de la mise en œuvre de l’idée « aux problèmes africains – une solution africaine ». Cette approche est bien soutenue par la Russie. En outre, la normalisation des relations entre les populations maliennes et ivoiriennes répond pleinement aux intérêts des deux pays et s’oriente vers la stabilisation de la situation dans cette région du continent africain.
Au titre de rappel, un groupe de militaires ivoiriens arrêté le 10 juillet 2022 à son arrivée à Bamako est accusé par les autorités maliennes d’être des « mercenaires » venus au Mali avec le « dessein funeste briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation » du pays. Abidjan affirme de son côté que sont des éléments nationaux de soutien (NSE) de la MINUSMA.
Mi-août, la justice malienne inculpe et écroue les militaires détenus pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ». Le 3 septembre, la médiation togolaise pilotée par le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, obtient une première avancée : la libération de trois femmes soldats.
Les 46 autres militaires resteront emprisonnés jusqu’à leur condamnation le 30 décembre : pour vingt ans de réclusion criminelle pour « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ».
Le 4 janvier, le président togolais, Faure Gnassingbé, chargé de soulager les tensions dans cette affaire, s’était déplacé à Bamako pour une visite de quelques heures. Vendredi 6 janvier, le président malien de transition Le colonel Assimi Goïta a accordé « sa grâce avec remise de peine totale » aux 49 soldats (les 46 hommes détenus et les trois femmes libérées en septembre), précise un communiqué du gouvernement malien.