Les autorités congolaises ont affirmé avoir détecté et démantelé un réseau d’espions au service du Rwanda dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa.
Leurs identités ont été officiellement dévoilées par le vice-ministre de l’Intérieur assisté des porte-paroles de l’Armée et de la Police sur les antennes de la Télévision d’Etat, mardi.
Parmi les 4, figurent deux (02) espions rwandais dont l’un est soldat de l’armée rwandaise, mais agissant sous la couverture d’une ONG de développement dénommée « African Health Development Organization » (AHDO).
“Ces espions avaient non seulement infiltré quelques officiers des Fardc [Forces armées de la RDC], mais aussi des personnalités politiques d’envergure, ainsi que des opérateurs économiques et membres de la société civile”, a déclaré le porte-parole de l’armée, Sylvain Ekenge.
“Le Téléphone crypté du militaire rwandais, après exploitation par les enquêteurs, a révélé que ce dernier a eu accès aux différents sites stratégiques de la capitale, et ce, en complicité avec certains officiers généraux et supérieurs des Fardc”, a-t-il ajouté, affirmant que d’autres espions sont recherchés, “d’autant plus que l’ONG sus-évoquée avait ouvert des antennes dans la province du Kwango, Kwilu, Kasaï, Nord-Kivu et Sud-Kivu”.
“L’acquisition, par ces espions, d’un important patrimoine foncier dans le périmètre de l’aéroport international de N’djili et de la base militaire de Kibomango a laissé entrevoir la préparation d’un plan machiavélique similaire à celui qui a été à la base de l’assassinat de Juvénal Habyarimana (ancien président rwandais) et de son homologue burundais”, a pour sa part indiqué le vice-ministre de l’Intérieur Jean-Claude Molipe.
Il s’agit de Juvenal Biseruka, Moses Mushabe, Remy Sengiyumva et le colonel de l’armée congolaise Mugisha Ruyumbu tous poursuivis pour espionnage, abus de confiance, incitation des militaires et corruption.
Les autorités ont indiqué que tous les services de sécurité demeurent en “alerte maximale afin de poursuivre, sans relâche, le travail de démantèlement de tous ces réseaux des criminels rwandais qui travaillent visiblement” pour insécuriser la RDC et “déstabiliser ses institutions” démocratiques.
Le vice-ministre de l’Intérieur a réitéré l’appel à la vigilance et à la défense de la patrie.
Les autorités rwandaises en froid glacial avec Kinshasa n’ont pas encore commenté ces accusations.
Depuis plusieurs mois, Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés de larges territoires dans la province du Nord-Kivu.
Début décembre, le président congolais Félix Tshisekedi avait affirmé que le régime rwandais, avec Paul Kagame à sa tête, “est l’ennemi de la République démocratique du Congo”.
Sans sa violente diatribe, Tshisekedi avaient affirmé que les Rwandais “ont besoin de notre solidarité pour nous débarrasser et débarrasser l’Afrique” de Kagame qu’il considère comme faisant partie “des dirigeants rétrogrades”.
Après des mois de tensions, les Nations Unies ont confirmé les allégations de Kinshasa sur le soutien aux rebelles.
Anadolu Agency