De nombreux civils et des responsables politiques ont été secourus et évacués de l’hôtel Villa Rose, à Mogadiscio.
Au moins quatre personnes ont été tuées au cours du siège d’un hôtel de Mogadiscio, la capitale de la Somalie, occupé depuis dimanche soir par des combattants jihadistes shebab, selon un responsable des services de sécurité somaliens.
“Les terroristes sont coincés dans une pièce du bâtiment et les forces de sécurité sont sur le point de mettre très vite un terme à l’opération”, a ajouté Mohamed Dahir, sans préciser qui étaient les quatre victimes.
Il s’agit de l’hôtel Villa Rose, utilisé par des responsables gouvernementaux dans le centre sécurisé de Mogadiscio.
Des coups de feu sporadiques et des explosions se faisaient encore entendre au lever du soleil aux alentours de cet hôtel très prisé des parlementaires et haut fonctionnaires, et situé à quelques pâtés de maison des bureaux du président Hassan Cheikh Mohamoud.
“Un groupe de combattants shebab a attaqué un hôtel dans le district de Bondhere ce soir (et) les forces de sécurité sont engagées pour les éliminer”, avait annoncé dimanche le porte-parole de la police nationale, Sadik Dudishe, dans un communiqué.
De nombreux civils et des responsables politiques ont été secourus et évacués dimanche soir.
“J’étais près du Villa Rose lorsque deux fortes explosions ont secoué l’hôtel. Il y a eu des tirs nourris. La zone a été bouclée et j’ai vu des gens fuir”, a relaté un témoin, Aadan Hussein, depuis Mogadiscio.
Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis 15 ans, ont revendiqué l’attaque.
Sur son site internet, le Villa Rose y est décrit comme “l’hébergement le plus sûr de Mogadiscio”, avec détecteurs de métaux et un haut mur d’enceinte.
La force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) a condamné l’attaque et “félicité” sur Twitter “les forces de sécurité somaliennes pour leur réponse rapide afin d’éviter de nouvelles victimes et des dommages matériels”.
Attaques en représailles
Cette nouvelle attaque intervient alors que le président somalien, élu en mai, a décidé d’engager depuis trois mois une “guerre totale” contre les shebab.
L’armée somalienne, soutenue par des clans locaux, par l’Atmis, et avec l’appui de frappes aériennes américaines, leur ont ainsi repris le contrôle de la province de Hiran et de vastes zones du Moyen-Shabelle, dans le centre du pays.
Mais les insurgés ont riposté par une série d’attaques sanglantes, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 29 octobre, deux voitures bourrées d’explosifs ont explosé à quelques minutes d’intervalle à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres. Soit l’attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays fragile de la Corne de l’Afrique.
Un triple attentat à la bombe à Beledweyne (centre) a aussi fait 30 morts dont des responsables locaux début octobre, et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d’un siège de 30 heures en août.
Selon l’ONU, au moins 613 civils ont déjà été tués et 948 blessés dans des violences cette année en Somalie, principalement causées par des engins explosifs artisanaux (EEI) attribués aux shebab. Les chiffres les plus élevés depuis 2017, et en hausse de plus de 30% par rapport à 2021.
VOA Afrique