Le dirigeant de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, se sont entretenus mercredi en Angola dans un contexte de tensions accrues dans l’est de la RDC.
Tshisekedi et Biruta ont été reçus dans un hôtel de la capitale, Luanda, par le président angolais Joao Lourenco, qui joue le rôle de médiateur entre les deux voisins, selon un correspondant de l’AFP.
Le président rwandais Paul Kagame n’était pas présent et la raison de son absence n’était pas immédiatement claire.
L’est de la RDC, région instable, a été le théâtre de violents combats ces derniers mois entre les troupes congolaises et le groupe rebelle M23, ce qui a incité la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) à déployer une force régionale conjointe pour réprimer la violence.
Des soldats kenyans sont arrivés dans le pays au début du mois de novembre et l’Ouganda a déclaré qu’il déploierait environ 1 000 soldats avant la fin du mois.
Le président de la CAE, le président burundais Evariste Ndayishimiye, et l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, le “facilitateur” de la CAE dans les efforts visant à rétablir la paix et la sécurité dans cette région riche en minéraux, étaient également présents à Luanda.
Les combats ont ravivé les tensions régionales, la RDC accusant son petit voisin, le Rwanda, de soutenir le M23, ce que des experts des Nations unies et des responsables américains ont également affirmé ces derniers mois.
Kigali dément cette affirmation et accuse Kinshasa de collusion avec les FDLR, un ancien groupe rebelle hutu rwandais établi en RDC après le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Le M23, une milice essentiellement composée de Tutsis congolais, s’est emparé de pans entiers de territoire dans la province du Nord-Kivu, se rapprochant de Goma, la principale ville de la région.
La RD Congo et le Rwanda ont convenu d’un plan de désescalade en juillet, mais les affrontements ont repris dès le lendemain.
Mardi, Kinshasa a déclaré qu’elle ne s’assiérait pas pour discuter avec les rebelles du M23 tant que le groupe ne se serait pas retiré des zones qu’il contrôlait.
Le M23 s’est fait connaître il y a dix ans en s’emparant de Goma, avant d’en être chassé et de s’enterrer.
Il est réapparu à la fin de l’année dernière, affirmant que la RDC n’avait pas respecté sa promesse d’intégrer ses combattants dans l’armée, entre autres griefs.
Africa News