Les grèves continuent d’agiter le secteur énergétique français, ce jeudi 20 octobre.
La mobilisation qui dure depuis près d’un mois dans les raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies s’essouffle lentement alors que la mobilisation a pris fin dans la majorité des raffineries françaises.
– Essoufflement de la grève dans les raffineries
Mercredi, la fin de la grève a été votée sur le site de Donges (Loire-Atlantique), et la mobilisation a été suspendue à Mardyck, près de Dunkerque (Nord) ainsi qu’à la raffinerie de la Mède, près de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône).
Cependant, la grève se poursuit à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) ainsi qu’à Feyzin, dans la périphérie de Lyon (Rhône). Les salariés doivent se prononcer, ce jeudi, à la mi-journée sur la reconduction ou non de la mobilisation.
À l’échelle nationale, deux raffineries sur sept sont encore marquées par la grève, alors qu’il y a une semaine, la mobilisation se poursuivait dans cinq d’entre elles.
Il est à rappeler que plusieurs syndicats ont signé des accords de revalorisation salariale avec les directions de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, la semaine dernière.
Pour sa part, le gouvernement a ordonné, mardi, des réquisitions sur le dépôt de Feyzin. Cette mesure permet “des améliorations sensibles”, selon la Première ministre Elisabeth Borne.
“Je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail”, a-t-elle déclaré mercredi à l’Assemblée nationale, alors que les vacances de la Toussaint commencent ce samedi.
Ce mercredi, une station-service sur cinq (20,3 %) rencontrait encore des difficultés d’approvisionnement pour au moins un type de carburant, contre 24,8 %, la veille, selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.
La situation reste encore tendue dans certaines régions, notamment en Bourgogne-Franche-Comté (33,1 %), en Ile-de-France (30,5 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (29,4 %).
– Poursuite de la mobilisation dans le nucléaire
Le mouvement de grève à l’initiative de la Confédération générale du travail (CGT) se poursuit dans 12 des 18 centrales nucléaires françaises, ce jeudi.
Mardi, la Fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT (FNME-CGT) a annoncé que la centrale de Chooz-B, dans les Ardennes, est devenu le 12e des 18 sites à connaître la mobilisation lancée pour une revalorisation des salaires.
Des négociations sont prévues ce jeudi entre la direction d’EDF et les représentants syndicaux.
Pendant ce temps, 18 réacteurs des 12 centrales subissent des “blocages d’arrêt”, selon la CGT, contre 10 réacteurs, il y a près d’une semaine.
L’inquiétude grandit du côté du gouvernement et des institutions énergétiques françaises.
Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie, a souligné, mercredi, la nécessité de “remettre en service tous les réacteurs en maintenance ou arrêtés.
“Un mouvement de grève rend cette remise en service plus risquée. C’est important que le travail puisse reprendre le plus vite possible, car sinon le risque de manquer d’électricité augmente”, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire de réseau de transport d’électricité en France, a indiqué, mardi, que les “mouvements sociaux ont conduit à des prolongations d’arrêts généralement de deux à trois semaines sur les réacteurs, dont la remise en service était imminente ou proche”.
Il a précisé que les mouvements de grèves dans les centrales nucléaires “engendrent également des retards dans la maintenance” pour les autres réacteurs.
Anadolu Agency