Plusieurs sources ont indiqué que des civils auraient été tués par des frappes de drones au cours de ces derniers mois. Le Burkina Faso est désormais équipé de drones armés, de construction turque : les Bayraktar TB2. Ils avaient été commandés en 2021 par le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré. Ces drones sont opérationnels depuis janvier et ont déjà frappé.
C’est à Béléhédé, dans le Soum, dans le nord du pays, que les premiers soupçons d’une bavure liée à une frappe de drones sont évoqués. Le 28 février, une trentaine de commerçants sont tués dans le bombardement d’un marché à bétail.
Dans un rapport publié en mai, Human Rights Watch relate l’événement. « Un témoin a entendu un sifflement venant du sud du village avant l’explosion, peut-on lire. Deux autres affirment ne pas avoir vu ni entendu d’hélicoptères ou d’avions. »
Selon un analyste sécuritaire, plusieurs témoignages sur place concordent avec une frappe de drone.
Ces aéronefs sont aussi soupçonnés d’être responsables de la mort de civils dans la Kompienga, dans l’est du pays. Dans la nuit du 11 au 12 mai, une concession est détruite à Fawargou, puis à l’aube du 1er août, c’est le village de Pognoa-Sankoado qui est bombardé. Sur place, les habitants parlent d’une trentaine de victimes, surtout des femmes.
Quelques jours plus tard, dans un communiqué, l’état-major burkinabè reconnait que « des frappes ont malencontreusement causé des victimes collatérales », sans en préciser l’origine. Une source proche du dossier affirme qu’il s’agit de tirs de drone. Une enquête a été ouverte.
Rfi