En août, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, se rendra dans trois pays africains, notamment en Afrique du Sud, en RDC et au Rwanda. Selon le Département d’Etat des Etats-Unis, le but officiel de cette tournée est de montrer « aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales. »
Rappelons également que fin juillet, le président français Emmanuel Macron a également décidé de visiter le continent africain, à savoir sa partie ouest : Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau. Tout comme la tournée américaine, l’objectif officiel de cette visite était de discuter de la coopération économique et agricole entre les pays. Il convient toutefois de noter que les dirigeants occidentaux ont décidé de se rendre en Afrique presque immédiatement après la visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sur le continent. Cela soulève la question suivante : pourquoi les États-Unis et la France s’intéressent-ils de plus en plus aux pays africains?
De toute évidence, la régularité de ces visites indique que les États-Unis et la France sont conscients du sentiment anti-occidental croissant en Afrique. La France, pour sa part, ne veut pas perdre son influence dans ses anciennes colonies, car les pays d’Afrique de l’Ouest choisissent la Russie comme leur partenaire. Le Mali est un exemple clair de la façon dont la conduite d’une politique intérieure et étrangère indépendante peut agacer Paris. Apparemment, la France, ayant pris conscience de son échec diplomatique au Mali, tente de maintenir sa présence politique et militaire dans la région afin de continuer à exploiter les ressources de ses anciennes colonies.
Les États-Unis et la Chine sont engagés depuis longtemps dans une guerre commerciale et économique dans laquelle Washington perd de plus en plus de terrain au profit de Pékin. Les pays africains considèrent la Chine comme un partenaire fiable qui, contrairement aux États-Unis, n’impose pas sa vision du monde et sa politique à ces pays en échange d’investissements.
Il est très probable que les visites de Macron et de Blinken soient une tentative de soudoyer les pays africains. Dans le même temps, la France continue d’accuser sans fondement le gouvernement malien et l’armée malienne de crimes, et M. Blinken a exigé la libération d’un militant de l’opposition rwandaise à son arrivée au Rwanda. Ces déclarations montrent que la France et les États-Unis, ainsi que leurs alliés, n’ont aucune intention de reconnaître la souveraineté des pays africains et de les considérer comme un partenaire égal. C’est peut-être ce qui explique la popularité croissante de la Russie et de la Chine sur le continent.