“Le pays qui vous reçoit soutient un groupe rebelle M23 qui tue, pille et saccage une aire protégée inscrite sur la liste du patrimoine mondial, le parc des Virunga”.
Les autorités congolaises ont invité mercredi les participants à un congrès sur les aires protégées à condamner le Rwanda pour “le soutien” qu’il apporte à une rébellion active dans un parc naturel de l’est de la République démocratique du Congo, inscrit sur la liste du patrimoine mondial.
Le premier congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur les aires protégées d’Afrique réunit depuis lundi à Kigali “les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les populations autochtones et les communautés locales, ainsi que le monde universitaire”, lit-on sur le site internet de l’Unesco.
“Sachez que le pays qui vous reçoit soutient un groupe rebelle M23 qui tue, pille et saccage une aire protégée inscrite sur la liste du patrimoine mondial, le parc des Virunga”, a déclaré à la presse Modero Nsimba, le ministre congolais du Tourisme.
“Il faut que les participants à la réunion de Kigali et la communauté internationale condamnent formellement le Rwanda et se lèvent pour protéger le parc des Virunga, ce patrimoine mondial, comme le monde s’était levé unanimement lorsque les mosquées de Tombouctou au Mali ont été attaqués”, a-t-il ajouté.
A défaut, “je vais proposer la militarisation des aires protégées de l’est de la RDC. Il est anormal que le Parc des Virunga soit géré par un Belge, que des chercheurs britanniques viennent y travailler alors que tout le monde est indifférent au drame imposé par le Rwanda”, a-t-il menacé.
Depuis la fin de l’année dernière, une ancienne rébellion à dominante tutsi, le Mouvement du 23 mars (M23), vaincue en 2013, a repris les armes et pris le contrôle de plusieurs localités à l’intérieur du parc national des Virunga. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste.
“Une condamnation du pays agresseur permettra de tirer des conséquences diplomatiques qui s’imposent lors des négociations en cours notamment entre la RDC et le Rwanda sous la médiation du président angolais Joao Lourenco”, a expliqué Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais.
Le gouvernement congolais affirme qu’à cause de la guerre, quatre centrales de l’est ne produisent plus de l’électricité, obligeant les populations à exercer une pression accrue sur les forets où elles abattent les arbres pour en faire du bois de cuisson.
La RDC se vante d’avoir consacré 13,7% de son territoire à la conservation et se propose d’atteindre 17%.
VOA Afrique