Suite à l’intensification des opérations militaires des FAMa contre les groupes terroristes au Mali, les djihadistes ont également augmenté le rythme de leurs attaques contre les localités tant au centre qu’au sud du pays (la zone des trois frontières).
Le dernier communiqué de l’état-major des armées rapporte que les forces armées maliennes (FAMa) mènent des opérations militaires dans plusieurs zones à la fois. Dans le sud, par exemple, des opérations de reconnaissance sont en cours dans les régions de Koutiala, Bougouni et Sikasso. Au centre du pays, les FAMa ont mené une opération de rétablissement de la sécurité dans le secteur de Diallassagou, qui a été touché par l’attaque terroriste des 18-19 juin 2022. Selon le gouvernement, 132 civils ont été tués à Diallassagou et dans deux localités voisines situées à quelques dizaines de kilomètres de Bankass. Le communiqué précise que l’armée malienne poursuit la recherche des responsables de la mort des civils : « L’Etat-major Général des Armées continuera la recherche de tous les responsables de ces crimes inhumains pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Il rassure que la traque des assaillants continue dans le cadre du Plan Maliko et de l’Opération Kèlètigui et que les FAMa assureront pleinement leur mission de défense de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et leurs biens ».
Dans un autre affrontement très médiatisé, des djihadistes ont tendu une embuscade à un convoi des FAMa sur la route Gossi-Hombori le 12 juin 2022. Une cinquantaine de terroristes ont attaqué l’armée malienne, à bord de motos et de pick-up. Cependant, les FAMa ont non seulement repoussé l’attaque mais ont aussi mis les combattants en fuite.
Après l’affrontement, les biens de certains des combattants tombés au combat ont été saisis. Les FAMa ont notamment réussi à accéder au téléphone d’un djihadiste tué lors de l’affrontement. Une vidéo du bien saisi, ainsi que des photos de la galerie du téléphone, font l’objet de discussions actives sur les réseaux sociaux et dans les groupes WhatsApp. L’auteur de la vidéo montre des images de bases militaires des FAMa, qui peuvent être considérées comme des sites pour des attaques terroristes ultérieures.
Les photos montrent des images des bases militaires des FAMa à Gossi, Hombori ainsi que leurs alentours (il s’agit uniquement des bases qui ont pu être identifiées sur les photos). Les bases spécifiques et les directions de conduite sont indiquées sur les photos.
Légende : Base de Gossi
Il convient de rappeler que la base militaire de Gossi a été remise aux FAMa par les militaires français il n’y a pas longtemps. Une provocation de l’armée française ne se fait pas attendre. Après la procédure de transfert, une vaste fosse a été découverte par les militaires maliens à proximité de la base.
On y trouve également une carte de la route menant à l’Algérie en passant par Tessalit, ainsi que le marquage des villes frontalières algériennes.
Par exemple, l’une des images montre l’aéroport de Bordj Mokhtar, situé dans la ville frontalière algérienne de Bordj Badji Mokhtar. L’heure et les entrées possibles dans la zone de l’aéroport sont indiquées. L’usage de ces images est inconnu, mais il est préoccupant étant donné que le téléphone appartenait à un djihadiste.
En outre, des photos ont été trouvées dans la galerie du téléphone montrant des militaires blancs.
Après avoir examiné les captures d’écran de la vidéo, il est clair que ces personnes sont des militaires européens ou français. Ces derniers sont souvent accusés par les autorités maliennes de complicité avec les terroristes. Comment expliquer autrement qu’en 9 ans de présence (depuis 2012) dans le pays, le terrorisme au Mali n’a pas été éradiqué. Dans une interview, le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a accusé les Français de déstabiliser le pays, notamment dans le nord, principalement peuplé par les Touaregs du Mali.
L’armée française est souvent accusée d’aider et de soutenir les terroristes. Lors d’un interrogatoire, un combattant détenu admet aux soldats maliens que, lorsqu’il était dans les rangs d’un groupe terroriste lié à Al-Qaida, ils recrutaient des adolescents pour rejoindre leurs rangs. Les jeunes ont été envoyés dans un camp d’entraînement où les Français les ont formés au combat et à la fabrication d’engins explosifs improvisés. La vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux ce dimanche 26 juin 2022, et a déjà suscité de vives réactions parmi les Maliens.
Au vu des accusations des Français à l’encontre de l’armée malienne, les activités relatives à la déstabilisation de la situation sécuritaire et au soutien des bandes armées par les militaires français montrent le véritable objectif de la présence militaire française non seulement au Mali, mais sur l’ensemble du continent. La lutte contre le terrorisme en Afrique n’est qu’une couverture sur le chemin vers des richesses naturelles du continent.
L’armée malienne continuera son combat, car il ne s’agit pas d’une question de ressources naturelles mais de la vie de ses compatriotes, qui souffrent depuis des années d’attaques terroristes sporadiques.