L’organe législatif de la transition votera en fin de matinée ce vendredi la validation ou le rejet, très peu probable, de ce texte particulièrement attendu. Il s’agit d’une mesure phare du plan d’action du Premier ministre de transition Choguel Maïga, censée mettre un terme aux crises post-électorales qu’a pu connaître le pays. La présentation de cette nouvelle loi s’inscrit aussi dans le contexte des négociations en cours entre les autorités maliennes et la Cédéao.
Le coup d’État militaire d’août 2020, mené par l’actuel président-colonel Assimi Goïta, a mis un terme au mandat de l’ancien chef de l’État IBK. Il a aussi mis un terme à plusieurs mois de vastes manifestations, après des législatives aux résultats contestés. La nouvelle loi électorale doit permettre d’éviter, à l’avenir, ce type de situation, en instituant notamment un organe unique de gestion des élections. Actuellement, et c’est une spécificité malienne, les scrutins sont gérés parallèlement par trois structures différentes, dont le ministère de l’Administration territoriale.
La création d’une Autorité indépendante de gestion des élections est réclamée de longue date par la société civile et par l’ensemble des partis politiques maliens. Mais certains redoutent que sa création, dans le contexte actuel de transition, ne se fasse de manière trop précipitée, voire qu’elle puisse servir de prétexte pour allonger la période de transition ou pour renforcer le contrôle des scrutins par les autorités.
Des éléments qui seront scrutés par les acteurs nationaux et par les chefs d’État de la sous-région : le contenu de cette nouvelle loi apportera-t-il les garanties attendues par la Cédéao pour l’organisation des futures élections ? C’est en tout cas l’objectif recherché des autorités de Bamako, qui entendent ainsi faire la preuve de leur engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel. Cela à deux semaines du prochain sommet de la Cédéao, décisif pour une éventuelle levée des sanctions économiques et financières infligées au Mali depuis plus de cinq mois.