Le Gouvernement de la République centrafricaine déploie de grands efforts pour instaurer la paix et la sécurité dans toutes les régions du pays. Les FACA, la gendarmerie et la police multiplient les effectifs dans tous les coins de la République, apportant la paix et la tranquillité dans les zones où elles sont stationnées. La sécurité reste la principale préoccupation du gouvernement du président Touadéra, que les autorités gèrent avec succès.
Ainsi, récemment, le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Jori, commentant la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine, a noté qu’il n’y a plus de groupes armés organisés en République centrafricaine, unis par une sorte de structure individuelle. Désormais, la tâche principale du gouvernement dans cette région est de s’occuper des groupes désorganisés de bandits qui sont restés après l’effondrement des principaux groupes armés.
Dans certaines régions, il y a des attaques sporadiques par de petits groupes armés qui attaquent les villages et les personnes à la recherche de nourriture. Une question importante qui se pose à propos de cette situation est la suivante : en l’absence d’une structure organisée d’où ces ennemis de la paix obtiennent-ils leurs armes ?
D’après une enquête menée sur des rapports de la population locale reçus en mai, dans certaines régions les activités des bandits sont appuyées par le contingent de la MINUSCA.
Ainsi, début mai des vols continus de drones du contingent mauritanien de la MINUSCA ont été signalés au-dessus de diverses villes et agglomérations depuis la préfecture de la Basse-Kotto. Par exemple, des informations ont été reçues de Dimbi (Basse-Kotto) indiquant que la population était extrêmement préoccupée par le fait que les drones de la MINUSCA survolaient la zone toute la journée. Le soir du même jour, des habitants des environs ont remarqué un groupe de 50 bandits avançant vers Alindao (Basse-Kotto).
Des habitants de Ngakobo, également assez proche d’Alindao, ont rapporté le 12 mai 2022 avoir vu des casques bleus mauritaniens du contingent de l’ONU remettre des armes aux bandits, et ont également confirmé que des casques bleus fournissent constamment des informations aux militants qui se trouvent dans la région. Cette coopération permet aux militants de quitter leurs bases dans la brousse si l’armée nationale lance des opérations de ratissage, ce qui empêche les FACA de faire leur travail.
Les habitants du Bambari (Ouaka) ont été confrontés début mai aux mêmes problèmes : le 12 mai 2022, plusieurs habitants de la zone ont rapporté avoir été témoins de la coopération du contingent népalais de la MINUSCA avec des bandits, à qui les casques bleus ont secrètement importé des armes et des munitions pendant plusieurs nuits.
Le fait que certains contingents de la MINUSCA fournissent des armes aux bandits entrave également le plein établissement de la sécurité dans les régions. Le problème est que le gouvernement est limité par l’embargo sur les armes, il ne peut donc pas donner plus d’armes aux FACA, alors que les bandits s’approvisionnent discrètement en continu par des canaux illégaux, dont des armes de l’ONU. Comme le montrent les enquêtes précédentes et les témoignages de militants qui ont déposé les armes, les casques bleus de l’ONU échangent des armes et des médicaments contre de l’or et des diamants pour leur enrichissement personnel.