Le Mali, le Burkina et la Guinée, suspendus de la CEDEAO suite à des coups d’état, ont été au cœur du sommet des chefs d’état de cette organisation le 25 mars à Accra au Ghana. Les sanctions contre le Mali sont maintenues. À Bamako, les avis divergent sur les décisions prises lors de ce sommet.
Les Maliens ne sont pas surpris par les décisions de la CEDEAO. Mais la classe politique, toutes tendances confondues, est satisfaite de la disponibilité de la CEDEAO à continuer le dialogue avec les autorités maliennes.
“Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO. Comme vous le savez en plus du défi sécuritaire, ses sanctions économiques et financières sont drastiques pour le Mali. C’est pourquoi nous invitons les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour relancer ce processus de dialogue afin de soulager la souffrance du peuple malien”, estime Amadou Koita membre du Cadre d’échanges pour une transition réussie, un regroupement de partis politiques.
Pour le collectif pour la réfondation du Mali (COREMA), c’est plutôt un dialogue de sourd. Il demande le retrait du Mali de la CEDEAO.
“La solution c’est de se retirer purement et simplement de la CEDEAO, aussi il faut aller à la création de notre propre monnaie pour échapper à la France”, propose Aboubacar Sidiki Fomba porte-parole du COREMA.
“En tout état de cause on ne peut pas chasser l’ambassadeur de France, chasser les militaires français, suspendre RFI et France 24 et vouloir se faire utiliser par un instrument politique de la France. La CEDEAO est une organisation qui exécute les ordres de la France”, affirme-t-il.
Invité à prendre part à ce sommet des chefs d’Etat de la Cedeao, le colonel Assimi Koita a décliné l’invitation. Une décision jugée salutaire par Souleymane Dembélé, membre du conseil national de la transition, le parlement de la transition.
“C’est le lieu de remercier le colonel Goita qui est à l’écoute de sa population et qui a pu choisir le juste milieu de ne pas participer à ce sommet. Même s’il y participait c’est la même décision qui allait tomber. Nous sommes un pays indépendant. Ils ne peuvent réaliser aucun changement dans ce pays sans les Maliens”, se réjouit-il.
Depuis bientôt deux ans, la CEDEAO fait pression pour ramener le pouvoir aux civils au Mali. L’organisation propose un calendrier entre 12 et 16 mois pour la transition, alors que Bamako propose 24 mois.
La Cedeao a demandé aux dirigeants intérimaires du Burkina Faso de réduire la durée de 36 mois de leur transition à un “calendrier plus acceptable“, a déclaré l’Ivoirien Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao, lors d’une conférence de presse à Accra.
Source : voaafrique