Mekele, la capitale régionale du Tigré, a subi un nouveau bombardement de l’aviation fédérale, mercredi 20 octobre. Lundi, des raids contre une tour de télécommunication avaient déjà tué trois enfants et blessé une dizaine de civils, selon l’ONU. Cette fois, les frappes auraient fait huit blessés, selon une source hospitalière. Les informations en provenance du front restent difficiles à vérifier. Mais il semble que les combats aient redoublé d’intensité depuis l’annonce, le 11 octobre, d’une contre-offensive du gouvernement contre la rébellion dans la province voisine de l’Amhara, où se trouve désormais la ligne de front.
Une explosion, lourde, a résonné dans toute la ville. Puis, tout de suite après, une colonne de fumée est montée dans le ciel. Il était 10h30, mercredi 20 octobre. Selon les premières informations parvenues de Mekele, la cible était un site industriel en banlieue de la ville. Les services hospitaliers, ainsi qu’un porte-parole de l’ONU, ont très vite dénombré une dizaine de blessés : des employés de l’usine, ainsi qu’une femme enceinte.
Un porte-parole du gouvernement éthiopien a, de son côté, reconnu que l’aviation avait en effet ciblé un site utilisé par la rébellion tigréenne. Un site qui sert, selon lui, à l’entraînement et à la fabrication et à la réparation d’armes lourdes. La rébellion a démenti, disant qu’il s’agissait d’un garage et d’un entrepôt de pneus.
Ces affirmations contradictoires sont à l’image de la nouvelle phase du conflit. Les communications étant de nouveau coupées, impossible de connaître avec certitude la situation sur le terrain. Le gros de la bataille semble être concentré près des villes voisines de Dessie et Kombolcha, un carrefour stratégique crucial pour le contrôle de l’État de l’Amhara. Un journaliste américain sur place fait état de convois de miliciens fonçant vers les combats, armés de machettes. Chaque belligérant revendique des victoires, bien qu’aucun bilan humain ne soit communiqué.
Les États-Unis ont, eux, condamné l’« escalade » des violences en Éthiopie. Ned Price, le porte-parole du département d’État, a indiqué sur Twitter mercredi : « Nous avons vu les rapports crédibles d’attaques dans et autour de Mekele. Les États-Unis condamnent l’escalade continue de la violence, qui met les civils en danger. Le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré doivent mettre fin aux hostilités et entamer les pourparlers maintenant. »
Source: Rfi