Devant le tribunal correctionnel de Marseille, Marc Cherqui a déclaré que les 250 000 dollars retrouvés dans sa valise constituaient un « bonus » pour son travail au Nigeria. En octobre 2012, l’affaire débute à l’aéroport de Marseille, avec la découverte, par les douaniers, de cette valise, qui appartenait au directeur fiscal de Bourbon, de retour d’une mission au Nigeria. Douze ans plus tard et après plusieurs reports, l’affaire est enfin jugée.
L’ex-directeur fiscal de Bourbon a décrit à plusieurs reprises comment des négociations avec l’administration nigériane lui ont permis de ramener un redressement fiscal de 227 millions de dollars à seulement 4,1 millions de dollars – une ristourne accordée en échange du versement de 3 millions de dollars à des agents véreux du fisc nigérian.
Le même procédé aurait été utilisé en Guinée Équatoriale et au Cameroun pour le compte de Bourbon, accusé de « pratiques fiscales agressive » par son ancien cadre. Des affirmations vivement démenties par les anciens dirigeants de l’entreprise appelés à la barre – ils disent ignorer de la provenance de cette somme, dont le décaissement n’a pas été retrouvé dans les comptes des filiales nigérianes de Bourbon.
Par le passé, la direction de la compagnie a déjà émis des soupçons sur le montant des contrôles fiscaux avancés par Marc Cherqui, qui dénonce en retour « un acharnement de Bourbon », qui l’aurait empêché de retrouver un emploi ces dernières années.
Mais pour les magistrats chargés de l’affaire, ces huit dirigeants de Bourbon ont mis en place un véritable système de corruption avec ces pays africains. L’accusation pointe également la volonté de Bourbon – qui pèse 1 milliard de chiffres d’affaires et qui ne paye aucun impôt en France – de vouloir payer le moins possible d’impôts en Afrique. Aux côtés des huit dirigeants, le groupe est donc poursuivi en tant que personne morale.