L’Assemblée nationale de Namibie discute de l’aide d’un milliard de dollars proposée par les autorités allemandes, pour « compenser » le génocide des peuples Herero et Nama en 1904 et 1908. Cette somme doit soutenir divers projets de développement sur une période de trente ans. L’accord est débattu depuis mardi par les députés. Ces discussions auraient dû se tenir en juin mais elles ont été repoussées à cause de la pandémie. Le gouvernement namibien, en négociation depuis 6 ans avec les autorités allemandes, estime ce texte acceptable. Ce qui n’est pas l’avis de plusieurs partis d’opposition, encore fortement mobilisés contre ce vote.
Plusieurs centaines de manifestants ont marché dans la capitale, pour dire « non à cet accord ». Certains ont même escaladé le portail à l’entrée de l’Assemblée nationale, pour se rendre jusqu’aux portes du bâtiment.
Plusieurs représentants de l’opposition politique se sont exprimés publiquement face aux contestataires, comme le maire de Windhoek, Job Amupanda : « Le Parlement ne résoudra pas la question du génocide. Les débats doivent avoir lieu dans la rue. Les débats doivent avoir lieu au sein des communautés. Les débats doivent avoir lieu auprès des autorités traditionnelles ! »
Pas de débats sans les représentants des peuples touchés
Les opposants ont transmis une pétition à la vice-présidente de l’Assemblée nationale lui demandant de ne pas poursuivre les débats sans les représentants des peuples touchés par le génocide. Les contestataires réclament également une somme plus élevée que le milliard de dollars, et que celle-ci soit directement affectée aux descendants des victimes.
Au sein de l’Assemblée nationale les débats sont vifs. « Nous avons besoin d’avoir entre les mains la déclaration qui est sur le point d’être signée ! », s’emporte Esther Muinjangue, la vice-ministre de la Santé, contre cet accord.
Les discussions se poursuivent. Si le texte est voté, les opposants ont promis de continuer à faire entendre leurs voix.
Les autorités allemandes avaient annoncé vouloir se rendre dans le pays, une fois l’accord signé par les deux parties, afin de notamment prononcer des excuses officielles.
Source: Rfi