Huit semaines après avoir démis le Premier ministre et gelé les travaux du Parlement, s’arrogeant l’ensemble des pouvoirs dans une démarche qualifiée de coup d’Etat par l’opposition, Kaïs Saïd a aussi averti contre toute sédition, alors qu’un mouvement de contestation à son encontre est apparu ces derniers jours.
Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé lundi lors d’un discours devant des partisans réunis à Sidi Bouzid qu’il avait mis en place des mesures transitoires pour gouverner et indiqué qu’il allait introduire une nouvelle loi électorale, sans donner davantage de précisions.
Huit semaines après avoir démis le Premier ministre et gelé les travaux du Parlement, s’arrogeant l’ensemble des pouvoirs dans une démarche qualifiée de coup d’Etat par l’opposition, Kaïs Saïd a aussi averti contre toute sédition, alors qu’un mouvement de contestation à son encontre est apparu ces derniers jours.
Depuis les mesures inattendues du 25 juillet, le président tunisien n’a toujours pas nommé de Premier ministre ni présenté de feuille de route politique, alimentant les inquiétudes sur ses intentions.
Les annonces de lundi laissent envisager le début de préparatifs pour la tenue de nouvelles élections législatives afin de remplacer le Parlement actuellement suspendu.
Habib Khedher, représentant du parti islamiste modéré Ennahda, principale force politique du Parlement et opposé à Kaïs Saïed, a déclaré sur Facebook que mettre en oeuvre des règles de transition revenait à suspendre la Constitution.
Plus tôt ce mois-ci, un conseiller du chef de l’Etat a déclaré à Reuters que celui-ci envisageait de suspendre la Constitution et de faire voter des amendements par référendum, des déclarations ayant provoqué des critiques immédiates de l’opposition et du plus influent syndicat du pays.
Dans le discours enflammé prononcé lundi soir, Kaïs Saïed a assuré que ses agissements étaient conformes à la Constitution et que les libertés seraient respectées. Il a de nouveau promis qu’il allait nommer un nouveau chef de gouvernement.
Pour la première fois depuis le 25 juillet, une manifestation a eu lieu samedi dans le centre de la capitale Tunis pour contester la mainmise de Kaïs Saïd sur le pouvoir. Plusieurs centaines de personnes y ont participé.
Cependant, jusqu’à présent, les mesures du chef de l’Etat bénéficient d’un vaste soutien populaire, après plusieurs années de stagnation économique et d’impasse politique qui ont provoqué la colère des Tunisiens à l’égard de l’élite politique et du Parlement.
Source: Sputnik