Le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Koné Moussa, et le président du Conseil militaire de Transition, Mahamat Idriss Déby, se sont rencontrés à huis-clos mercredi 25 août. Parmi les questions évoquées : la relance de programmes commerciaux et économiques entre les deux pays. Mais aussi, et peut-être avant tout, les questions sécuritaires.
Au Tchad, c’est la première visite d’une délégation libyenne depuis la mort du président Idriss Déby. À travers cette rencontre, Ndjamena a annoncé sa volonté de relancer l’accord quadripartite entre la Libye, le Soudan, le Niger et le Tchad. Signé en 2018, cet accord doit permettre la mise en place d’une force mixte pour la sécurisation des frontières. La frontière tchado-libyenne, poreuse, s’étend sur plus de 1 000 kilomètres où groupes armés et jihadistes circulent.
« Notre pays est engagé résolument à jouer sa partition pour aider le peuple libyen. Mais le Tchad souhaite vivement que les mercenaires et bandes armées écumant la Libye ne déstabilisent pas les pays voisins », a assuré le président Déby. Pour pacifier la zone, la résolution de la question de la démilitarisation et de la démobilisation des mercenaires est essentielle pour les autorités tchadiennes.
La sécurisation de cette frontière est un véritable enjeu pour le Conseil militaire de Transition tchadien. En avril dernier, le Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) était parti de Libye pour tenter de renverser les autorités de Ndjamena.
Najwa Whiba, porte-parole du Conseil présidentiel libyen, se félicité au micro de Houda Ibrahim, de la rédaction Afrique, de la réactivation de cet accord. « L’élément le plus important qui résulte des rencontres au Soudan et au Tchad c’est la réactivation de l’accord sécuritaire signé à Niamey en 2018 entre le Tchad, le Niger, le Soudan et la Libye. Le principal objectif de cet accord était de lutter en commun contre le terrorisme, le trafic d’êtres humains et le crimes organisé transfrontalier.
Ce qui est nouveau cette-fois ci c’est la possibilité de se coordonner, de faire en sorte que s’il y a une violation sécuritaire ou une menace qui concerne uniquement deux pays parmi les quatre, ces deux pays peuvent se coordonner. On peut coordonner entre la Libye et le Tchad, ou la Libye et le Soudan, en cas d’incident et cela s’est déjà produit. Le déplacement des groupes armés est un problème commun à la Libye et au Tchad.
La coopération sécuritaire à la frontière commune entre la Libye et l’Algérie par exemple a fait diminuer considérablement les menaces sécuritaires et a donné des résultats positifs. »
Les experts de la région ainsi que les autorités libyennes pointent par ailleurs régulièrement l’implication de mercenaires tchadiens dans le conflit libyen. Au mois de juillet, des experts de l’ONU appelaient au départ des mercenaires en Libye dont le nombre est évalué – toutes nationalités confondues – à environ 20 000. Ceci « pour ouvrir la voie à la paix et aux élections » en Libye.
« L’élément le plus important qui résulte des rencontres au Soudan et au Tchad c’est la réactivation de l’accord sécuritaire signé à Niamey en 2018 entre le Tchad, le Niger, le Soudan et la Libye. Le principaux buts de cet accord étaient de lutter en commun contre le terrorisme, le trafic d’êtres humains et les crimes organisés transfrontaliers. Ce qui est nouveau cette-fois ci c’est la possibilité de coordonner d’une manière bilatérale ou à travers les canaux secondaires. Faire en sorte, que s’il y a une violation sécuritaire ou une menace qui concerne uniquement deux pays parmi les quatre, ces deux pays peuvent coordonner. On peut coordonner entre la Libye et le Tchad, ou la Libye et le Soudan, au cas d’incidences et cela s’est déjà produit. Le déplacement des groupes armés est un problème commun à la Libye et au Tchad.
Récemment pour l’exemple, la coopération sécuritaire à la frontière commune entre la Libye et l’Algérie a fait diminuer considérablement les menaces sécuritaires et a donné des résultats positifs. »
Source: Rfi