Fatou Bensouda a rencontré les autorités et des représentants des communautés victimes du génocide. La juriste gambienne est sur le point de terminer son mandat, mais elle continue de demander au gouvernement de transition de lui remettre les suspects accusés par la CPI de crimes commis au Darfour.
C’est une visite inédite, mais avant tout symbolique. Pour la première fois, Fatou Bensouda s’est rendue au Darfour. Alors qu’elle quittera ses fonctions dans quelques jours, la procureure de la CPI a de nouveau demandé au pouvoir soudanais de remettre à la Cour ceux visés par des mandats d’arrêts internationaux.
Ils sont quatre. L’ancien président Omar el-Béchir, déjà sous le coup de plusieurs procédures judiciaires à Khartoum, Abdelrahim Muhammad Hussein, ministre sous l’ancien régime, Ahmed Haroun, ancien haut responsable de l’appareil sécuritaire et enfin, Abdallah Banda Abakaer. Cet ancien chef rebelle du groupe JEM est le seul à ne pas être détenu. Il est toujours recherché.
Pour le chercheur Cameron Hudson, il s’agit d’un « premier test majeur pour voir si le nouveau gouvernement darfouri peut avoir une réelle influence ». En effet, suite à l’accord de paix signé entre Khartoum et rebelles, plusieurs membres des groupes armés ont intégré les autorités de transition. Le nouveau gouverneur du Darfour, l’ancien chef rebelle Minni Minnawi a d’ailleurs appuyé ce week-end les demandes de Fatou Bensouda.
Selon Human Rights Watch, le Soudan a l’obligation légale de remettre les quatre hommes, sauf si les autorités nationales prouvent qu’elles vont les juger pour les mêmes faits. Or, l’organisation estime que les procédures soudanaises sur le Darfour n’avancent pas. L’ONG ajoute que des vides juridiques et des obstacles législatifs pourraient rendre impossible un procès équitable au Soudan.
Source: Rfi