Les autorités éthiopiennes ont rendu publique lundi 10 mai leur version des événements meurtriers qui ont eu lieu dans la ville sacrée d’Aksoum, en novembre dernier, au début de la guerre dans le Tigré.
Dans un rapport d’étape, le procureur général de la fédération affirme que la « grande majorité » des personnes tuées ce jour-là étaient des combattants, et non des civils, contrairement à ce qu’affirment les témoins cités par les enquêtes des organisations Human Rights Watch, Amnesty International et même de la Commission éthiopienne des droits de l’homme.
En deux pages, disant s’appuyer sur 93 témoins qui ne sont pas cités, le procureur général adjoint éthiopien, Fikadu Tsega, expose sa version du massacre d’Aksoum. Selon lui, la rébellion du TPLF aurait entretenu dans le secteur 2500 « paramilitaires » ayant reçu un simple entraînement au tir. 1500 d’entre eux auraient été mobilisés précisément à Aksoum le 27 novembre, raconte le procureur, pour attaquer une position des troupes érythréennes dans les montagnes au-dessus de la ville. Les combats auraient alors duré de 6h du matin à 2h de l’après-midi.
Sur les 93 morts recensés par le procureur ce jour-là, « même s’ils ne portaient pas d’uniforme », selon le rapport d’étape, « une grande majorité » aurait donc été des « membres de la force combattante du TPLF ».
S’agissant des accusations de viol, le procureur déclare que les cas de soldats et de policiers soupçonnés ont été signalés aux autorités judiciaires compétentes. Mais il précise quand même que le TPLF aurait relâché des criminels vêtus d’uniformes éthiopiens et érythréens au début de la guerre.
Du côté des organisations de défense des droits de l’homme, pas de réaction publique à cette heure. Hors micro, on souligne tout de même l’absence d’éléments probants démontrant qu’a eu lieu à Aksoum autre chose qu’un massacre de civils innocents.
Source: Rfi