En République démocratique du Congo, l’un des gros dossiers sur la table du nouveau gouvernement de l’Union sacrée, c’est la réforme de l’administration publique. Le président Félix Tshisekedi a décidé de consacrer une vice-primature à cet épineux sujet. Depuis plus de trente ans, des réformes sont engagées, des contrôles effectués pour tenter de rationnaliser les moyens. Ces deux derniers jours, à l’Université catholique du Congo, anciens responsables et chercheurs ont débattu de cette question.
Le constat est le même pour plusieurs des intervenants, ce qui tue l’administration publique au Congo, c’est le recrutement clientéliste.
« On l’a vu, à la veille des élections on a distribué des numéros matricule, juste pour des raisons propagandistes. Et cela n’a fait que doubler -si ce n’est pas tripler- les effectifs de l’administration publique, mais il n’y a pas de poste organique que ces agents doivent occuper. Pour que l’administration publique se mette debout, il faut vraiment un courage politique, il faut décider de faire mal… Cela signifie nettoyer tout ce qui a été introduit dans l’administration publique, en violation de la loi », estime Pascal Isumbisho, un ancien ministre de la Fonction publique et professeur.
Pour Albert Malukisa, professeur de l’université catholique du Congo, et les autres intervenants dans ce débat, c’est ce qui limite la qualité des services publics : « Un tel recrutement qui repose sur une base clientéliste, cela signifie que vous avez finalement des personnes qui n’ont pas un bon profil pour bien exercer les fonctions de fonctionnaire de l’État…»
L’an dernier, un rapport initial sur les données du fichier de référence de l’administration publique avait relevé qu’un cinquième seulement des agents remplissaient tous les critères pour être fonctionnaires. Le travail de fiabilisation de ces données se poursuit aujourd’hui encore pour nettoyer ce fichier.
Source: Rfi