Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme mettent en garde face à une « instrumentalisation des origines et identités ethniques à des fins politiques » au Sénégal. Ils réagissent après plusieurs discours de personnalités publiques, suite aux manifestations meurtrières qui ont secoué le pays dans le contexte de l’affaire judiciaire impliquant l’opposant Ousmane Sonko.
La RADDHO (Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme), Amnesty International Sénégal et la Ligue sénégalaise des Droits Humains « constatent avec inquiétude la stigmatisation de citoyens, fondée sur l’appartenance géographique ou régionale ».
Joint par notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac, Sadikh Niass, secrétaire général de la RADDHO précise : « Ce qui nous préoccupe, c’est vraiment cette forme d’instrumentalisation ethnique et régionaliste par des politiques, que ce soit du côté du parti au pouvoir, que ce soit du côté de l’opposition. Partout, effectivement, on a senti qu’il y a soit des références, soit des insinuations et cela, c’est très dangereux. »
« Procédés lourds de conséquences »
Pour le secrétaire de la RADDHO, cette évolution est nouvelle au Sénégal : « On ne connaissait pas cela au Sénégal. Ici, les groupes ethniques, les habitants des régions, ce sont des parents. On a aussi, même, développé des alliances entre ces groupes ethniques, qui maintiennent l’équilibre de la paix et de la stabilité dans notre pays. Il y a cette parenté qui existe. Il y a une certaine cohésion nationale. »
« Maintenant, avertit Sadikh Niass, c’est un danger que de vouloir secouer ces questions-là, dans l’espace politique. C’est pour cela que nous lançons un appel, pour que cela cesse, pour que ces procédés qui sont inacceptables et qui peuvent être vraiment très lourds de conséquences soient évités dans la scène politique. »
Source: la Minute Info