Candidat du Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamuhria) à la présidentielle, l’ancien ministre de Mahamadou Issoufou compte bien se faire une place entre le parti au pouvoir et une opposition plus radicale.
Il y a cinq ans quasiment jour pour jour, Albadé Abouba et son tout jeune Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamuhria, qu’il venait de créer après son départ du Mouvement national pour la société du développement) avaient décidé de soutenir Mahamadou Issoufou au premier tour de la présidentielle. Cette fois, il fera cavalier seul.
Le 27 décembre, l’ancien ministre de l’Intérieur de Mamadou Tandja, devenu par la suite ministre de l’Agriculture et de l’Élevage d’Issoufou, s’alignera au premier tour du scrutin face à Mohamed Bazoum, Seini Oumarou, Ibrahim Yacouba ou encore Mahamane Ousmane.
Pour Jeune Afrique, le natif de Kao, dans la région de Tahoua, détaille ses ambitions, dresse le bilan du dernier mandat de Mahamadou Issoufou et explique ses priorités pour le pays qu’il espère bien diriger « au nom de tous les Nigériens ».
Jeune Afrique : Beaucoup de critiques ont été émises sur le fichier électoral et la Commission électorale nationale indépendante. Selon vous, le Niger est-il prêt à organiser les élections ?
Albadé Abouba : Les opérations électorales ont en tout cas été lancées, selon un calendrier qui a été adopté après des concertations qui ont bel et bien eu lieu, même si une partie de l’opposition les a boycottées.
Les locales ayant lieu avant la présidentielle, elles vont nous permettre de tester le fichier biométrique et de voir s’il est suffisamment crédible. Il faudra être vigilant. Il faudra également prendre en compte les risques sécuritaires et sanitaires qui pourraient perturber les opérations de vote.
La première préoccupation des Nigériens est la sécurité et nous devons leur garantir. Quant à la problématique de la Covid-19, le Niger a la chance d’avoir pour le moment un faible taux de contamination, mais cela reste important de le prendre en compte.
Le favori de la présidentielle, Mohamed Bazoum [Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, PNDS] est en pré-campagne depuis plusieurs mois. Craignez-vous d’avoir pris du retard ?
Non, cela ne m’inquiète pas. Nous n’avons pas pris de retard puisque la campagne ne s’ouvrait que le 5 décembre, selon les dispositions du code électoral. Bien sûr, certains partis ont décidé de ne pas respecter cette date et d’anticiper en organisant des tournées de proximité ou des visites de terrain. C’est leur choix, même si je considère que ce n’est pas normal. Les instances organisatrices des élections auraient sans doute dû les rappeler à l’ordre, voire être plus fermes et prendre des sanctions. Elles ont choisi de ne pas le faire. Peut-être, en cela, ont-elles failli à leur mission.
Source: Jeune Afrique