Si le poker a toujours été un jeu particulièrement joué dans le monde depuis le début du 20ème siècle, il a fallu attendre l’avènement de cette discipline dans le monde de la culture pour connaître un premier boom. Citons notamment l’univers cinématographique au travers de films comme Le Kid de Cincinnati ou Les Joueurs qui ont su influencer des millions d’amateurs.
Puis, c’est l’arrivée d’Internet qui a permis au poker de s’exporter partout sur le globe et de toucher des dizaines de millions de personnes. Un phénomène qui s’est d’ailleurs amplifié ces derniers mois en France.
Pour autant, cette immense économie du poker qui pèse plusieurs milliards d’euros chaque année n’est pas répartie équitablement sur toute la planète. La grande majorité des joueurs et des entreprises liés à ce monde sont implantés principalement aux États-Unis, en Europe et en Asie.
L’Afrique, le laissé-pour-compte du poker ?
Dans ce grand boom du poker dans le monde, certains territoires sont pour le moment laissé de côté et certain plus que d’autres. L’Océanie connaît une recrudescence de tournois avec par exemple les très célèbres Aussie Millions, et l’Amérique latine voit une quantité astronomique de joueurs qui s’inscrivent sur les plateformes en ligne.
Si l’on peut comprendre que la tenue de gros tournois en Afrique n’est pas encore devenue la norme, pour quelles raisons y a-t-il un si gros retard en termes de pratiquants ?
C’est simple, cela tient dans le petit décalage pris par les différents pays africains dans l’utilisation des smartphones et des équipements informatiques. Contrairement au pays occidentaux, tous les foyers ne possèdent pas ce type de bien matériel qui sont aujourd’hui l’un des premiers accès à la pratique du poker.
Pourtant, les différents jeux de poker qui existent comme le Texas Hold’em, le Stud ou l’Omaha, possèdent d’innombrables qualités qui enthousiasment les jeunes Africains.
Des motifs d’espoir pour l’avenir
Comme l’eSport, le poker se développera en Afrique en même temps que la progression d’Internet sur le continent
Ne vous inquiétez pas, les grandes marques du milieu du poker et les instances qui dirigent les plus grandes compétitions regardent notre continent de très près, car le potentiel est faramineux.
Selon les dernières estimations, ce sont près de 300 millions d’Africains qui auraient accès à Internet et le chiffre ne cesse de grandir chaque année. Certains pays sont évidemment mieux lotis que d’autres.
Un marché potentiel de joueurs et consommateurs est donc en train de s’ouvrir pour tous les acteurs du poker.
Certains pays font d’ailleurs figure d’exemples et travaillent sur le sujet depuis quelques années. Le Maroc envisage par exemple le poker sous le prisme du tourisme au travers de sa multitude de casinos qui sont ouverts à Marrakech ou dans les villes les plus importantes du Royaume. Certains tournois prestigieux affiliés aux World Series of Poker, ou à certaines rooms bien connues, ont déjà eu lieu par le passé.
L’Afrique du Sud se concentre quant à elle sur ses joueurs locaux au travers de casinos plus petits ou d’endroits spécifiques pour s’adonner à la pratique du poker. Certaines têtes d’affiche comme Raymond Rahme, avec ses 3,5 millions de dollars de gains en carrière, contribuent à rendre médiatique le poker dans son pays.
Autre pays qui pourrait tirer son épingle du jeu : le Lesotho. Dans ce pays montagneux qui a des difficultés à installer la fibre, c’est la 5G qui est déjà en train d’être déployée. De quoi faciliter grandement l’utilisation de smartphone dans le pays et par conséquent de joueurs de poker sur les applications mobiles dédiées. À l’image de l’Europe, le débat est d’ailleurs lancé dans tous les pays africains.
L’évolution du poker en Afrique ces prochaines années pourrait se faire parallèlement à d’autres secteurs d’activités récents comme l’eSport et les jeux vidéo. Si ces derniers ont réussi à se faire une place de choix notamment dans des pays comme l’Égypte, le Nigéria ou le Cameroun, l’aspect compétitif du monde vidéoludique semble suivre la même courbe que celle du poker en Afrique.
Les grands studios comme Valve (Counter-Strike Global Offensive), Riot Games (League Of Legends, Valorant) ou Blizzard (Overwatch) commencent depuis peu à organiser des compétitions et des showmatchs afin de sensibiliser les nombreux gamers africains.
Mais comme pour le poker, le succès de ces opérations reste lié à la progression technologique et au niveau d’équipements possédés dans chaque foyer.