Ces derniers mois, un nombre croissant de décisions du gouvernement Trump ont visé explicitement le groupe Huawei, afin de contenir son leadership technologique et sa puissance commerciale croissante. Dernièrement, c’est le procureur général William Barr qui est venu en appui de la stratégie du gouvernement américain pour tenter de mettre à terre le géant chinois.
Selon lui, l’Occident doit choisir un concurrent à Huawei pour y investir et empêcher la croissance naturelle du groupe chinois. Pour le procureur général, les sociétés suédoises Ericsson et finlandaise Nokia seraient les mieux placées pour concurrencer Huawei.
Par la voix d’un des leurs, les républicains semblent jouer leur dernière carte, affolés par la croissance et les innovations technologiques développées par l’entreprise chinoise, et ce même en temps de pandémie de Covid-19.
Les États-Unis tentent ainsi par différents moyens plus ou moins fair-play de conserver leur statut de puissance mondiale, et disons le plus directement, de puissance hégémonique. Que nous soyons américains, chinois, européens ou africains, cela doit venir nous poser plusieurs questions comme citoyens du monde, un monde que nous souhaitons globaliser et ouvert. Les États-Unis nous prêchent les mérites du libre-échange, ils l’ont utilisé comme stratégie géopolitique et de soft-power depuis plus de 50 ans, pour aujourd’hui réécrire les règles du jeu lorsque les résultats ne leur conviennent pas.
Au-delà d’une relation de confiance qui s’en voit affaiblie, cela nous pose une question essentielle, celle de savoir pourquoi l’administration américaine cherche à exclure Huawei des marchés et des chaînes d’approvisionnement internationales ? On ne peut croire l’argument unique avancé, à savoir que la sécurité nationale est menacée. Il faut y voir une crise plus profonde, celle d’une administration politique qui ne bâtit que sur de la peur et de la confrontation, et qui utilise le géant chinois comme bouc émissaire, celui-là même qui ose contester l’hégémonie technologique américaine. Et c’est bien la Chine qui est visée derrière cette vaste opération, dans un relan de guerre froide version 2.0, où le concurrent commercial devient forcément un ennemi politique.
Chercher à ralentir ou à miner l’essor technologique de la Chine implique de découpler les économies américaine et chinoise. C’est un signal plus qu’inquiétant pour le commerce international, mais c’est également une très mauvaise nouvelle pour le progrès dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce secteur sera une des portes de sortie de la crise de covid-19 que nous subissons actuellement, son impact sur notre bien-être, notre prospérité et la transformation de nos sociétés sera précieux.
En Afrique, Huawei est devenu un acteur incontournable en plus de 20 ans de présence sur le continent grâce à ses prix compétitifs, adaptés aux consommateurs, en quête d’innovation constante, et un engagement fort en faveur des populations et des institutions, qui se traduit par de nombreux investissements dans les secteurs comme l’éducation, la santé, ou encore les transports.
Cette relation bidécennale est amenée à s’intensifier à mesure que le marché des télécommunications africain gagne en maturité et que les économies africaines se développent. Les activités de Huawei en Afrique permettent d’accompagner l’émergence d’une classe moyenne dont les nouveaux besoins – consommation, infrastructure, entrepreneuriat, marché – reposent de plus en plus sur le numérique.
Des caractéristiques qui en font un marché d’une importance particulière pour le Groupe, en termes de contribution à l’intérêt général. Dans les pays africains, déjà impactés par la crise sanitaire, les conséquences des tensions sino-américaines peuvent être de plusieurs niveaux, dont l’un purement commercial, et l’autre sur le plan économique et social.
Voilà pourquoi cette guerre entre les États-Unis et la Chine ne doit pas avoir lieu, n’en déplaise au procureur général.