Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, lundi soir, pour la quatrième fois depuis le début de la crise sanitaire. Le président de la République a noté que « l’épidémie commence à marquer le pas » en France et annoncé le prolongement du confinement jusqu’au lundi 11 mai.
Le chef de l’État s’est une nouvelle fois adressé aux Français, ce lundi 13 avril, alors que le Covid-19 a tué 14 967 personnes en France. Pour détailler la manière dont le gouvernement gère la crise sanitaire due au coronavirus et comment il compte en sortir le pays, le président de la République s’est exprimé sur de nombreux sujets.
Confinement prolongé
Malgré une épidémie qui « commence à marquer le pas », le président de la République a annoncé que le « confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu’au lundi 11 mai ».
Dès le 11 mai, les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront progressivement leurs portes. Toutefois, des règles particulières seront mises en place. Concernant les études supérieures, les cours ne reprendront pas « physiquement » avant l’été. Les lieux recevant du public, notamment les bars, restaurants, hôtels ou encore musées, resteront quant à eux encore fermés « à ce stade », a annoncé le président. Il n’y aura pas de festivals « avant mi-juillet ».
Déconfinement
Tests généralisés, suivi et isolement des personnes contaminées… Le président de la République a détaillé comment le déconfinement sera mis en place. Si la vie des Français pourra partiellement reprendre son cours, les frontières avec les pays non européens resteront fermées « jusqu’à nouvel ordre ».
À partir du 11 mai, le pays sera « en capacité de tester toutes personnes présentant des symptômes » et l’usage du masque « grand public » pourrait devenir « systématique », assure le président. Des masques « altruistes » qui ne protègent pas la personne qui le porte mais qui protègent les autres, rappelle Patrick Berche, médecin et membre de l’Académie nationale de médecine.
Pour préciser toutes les modalités de déconfinement, d’ici 15 jours, le gouvernement présentera le plan pour « l’après 11 mai ». « ll nous faut procéder avec calme et courage », a déclaré Emmanuel Macron en évoquant le risque d’une seconde vague.
« Le moment a révélé des failles, des insuffisances »
Emmanuel Macron a également admis « des insuffisances ». « Étions-nous préparés à cette crise ? À l’évidence pas assez mais nous avons fait face », a reconnu le président évoquant le sujet des blouses, du gel hydroalcoolique ou encore des masques.
« Dès l’instant où ces problèmes ont été identifiés, nous nous sommes mobilisés pour produire et pour acquérir le matériel nécessaire », a toutefois ajouté Emmanuel Macron. Il a également rappelé, comme dans son précédent discours, que l’éxécutif tirera « toutes les conséquences » de cette crise.
Le fait que le président reconnaisse « un certain nombre de ratés » est « une première dans la communication de l’éxecutif », commente au micro de RFI Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne université et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Néanmoins, « il module la reconnaissance éventuelle des dysfonctionnements » en expliquant que la situation n’est pas propre à la France et qu’elle est vécue par de nombreux autres pays, estime le professeur.
Aides économiques
Lors de ses précédentes prises de parole, outre les mesures de limitation des déplacements, de fermeture de commerces et de confinement, Emmanuel Macron avait déjà fait plusieurs annonces. Il avait notamment annoncé le 25 mars, lors d’un discours à l’hôpital de campagne militaire installé dans l’est de la France, le recours à l’armée dans le cadre de l’opération « Résilience ». Un « plan massif » pour l’hôpital a également été promis par l’éxécutif, une fois la crise terminée.
L’objectif de ces discours est aussi, pour Emmanuel Macron comme pour le gouvernement, de retrouver la confiance des Français dans leur gestion de la crise, qui a sensiblement reculé ces deux dernières semaines. Selon un sondage Label, elle a a toutefois connu, mercredi 8 avril, une légère remontée de 2 points. 43 % des Français disent faire confiance au président pour « lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus ».
Source rfi