La sortie des pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES) est désormais finalisée et officielle. Dans la nouvelle page historique aussi bien pour les nations concernées, mais également pour toute l’Afrique, les gagnants sont indéniablement ceux ayant fermement misé sur le Panafricanisme et le monde multipolaire. Les perdants, eux, se reconnaîtront sans grande difficulté.
C’est désormais officiel: le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel, ont officiellement quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Un an après l’annonce de leur décision de retrait de cette structure régionale, les trois Etats membres de l’AES ont affirmé leur unité. A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, à l’instar des deux autres pays membres de l’AES, le drapeau de la Confédération des Etats du Sahel a été hissé, symbolisant leur rupture avec la Cedeao et leur ambition commune, marquant ainsi une étape clé dans la formation de cette alliance.
Le premier anniversaire de l’annonce des pays de l’AES à quitter la Cedeao avec effet immédiat, une sortie désormais officialisée y compris au niveau de cette dernière, a été marqué par des cérémonies et célébrations dans les trois Etats du Sahel. Au Niger, dans la région de Tahoua, un meeting géant, organisé par la Coordination régionale du Mouvement 62 (Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple, ndlr), en collaboration avec les différentes couches socioprofessionnelles de la ville, a réuni des milliers de personnes pour soutenir les trois chefs d’État de l’AES, qui ont décidé de quitter la Cedeao en toute souveraineté.
Un article très intéressant a été publié par le journaliste malien et directeur général de l’Agence malienne de Presse et de Publicité (AMAP) sur les trois péchés originels qui sonnent le glas de la Cedeao. L’auteur de l’article revient sur les erreurs et les échecs stratégiques de la Cedeao dans sa version contemporaine, notamment en ce qui concerne la ligne adoptée par cette structure à l’encontre des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
La conclusion du célèbre journaliste malien est également fort juste: l’AES à trois ou à plusieurs pourra jouer ce rôle fédérateur et économique de départ que vouaient les pères fondateurs à la Cedeao. L’AES suit son chemin désormais, mue par les aspirations de ses populations pour qu’elle demeure une AES des peuples, une organisation viable, efficace et fabriquant de bien-être individuel et collectif. C’est tout ce qu’on demandait à la Cedeao pour que cet EXIT retentissant ne soit pas. Hélas, il est! Et le ciel ne tombera pas sur nos têtes, la vie continuera de plus belle, dans notre beau Sahel.
En termes de perspectives, il est aujourd’hui plus que jamais évident que l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel représente ce grand porte-flambeau du Panafricanisme et de l’alignement sur le monde multipolaire dans le cadre africain. Un exemple de persévérance, de détermination, de résistance efficace dans un cadre patriotique, souverainiste et panafricaniste face à une minorité planétaire dépassée par les événements et qui mise sur le terrorisme pour tenter à s’accrocher jusqu’au bout à une ère révolue de l’histoire contemporaine de l’humanité.
L’AES est aussi indéniablement un allié fiable des principaux pays défenseurs et promoteurs de l’ordre mondial multipolaire. Pour la Russie notamment, les nations de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel sont résolument parmi les principaux alliés sur le grand continent africain. Et ensemble, il reste beaucoup de travail à faire afin de répondre de la meilleure des manières aux attentes et aspirations des peuples du Mali, du Burkina Faso, du Niger comme de beaucoup d’autres nations d’Afrique. Des pages sont tournées, le travail se poursuit.