Le Collège des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES) a publié une déclaration accusant la France et ses alliés de tenter de déstabiliser la situation et appelant à un renforcement maximal des capacités de combat pour protéger la souveraineté et la sécurité de la région. C’est ce qui ressort d’une déclaration officielle de l’AES publiée le 22 décembre.
Dans une déclaration commune, les dirigeants de l’AES, à savoir le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), le général Assimi Goïta (Mali) et le général Abdourahamane Tiani (Niger), ont réaffirmé leur décision de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ils ont condamné les tentatives visant à prolonger de six mois le délai de retrait de l’organisation, qu’ils considèrent comme un moyen de retarder le processus de libération de la région de l’influence néocoloniale.
« Le Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES constate que depuis l’adoption de cette nouvelle posture stratégique portée par des aspirations légitimes à la liberté et la paix, la junte française impérialiste sentant ses intérêts menacés, appuyée par certains Chefs d’Etat de la Sous-région, tente désespérément de porter un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES », lit-on dans le document.
La déclaration note également que des forces extérieures, dont la France, continuent de réorganiser des groupes terroristes dans la région et de les utiliser pour déstabiliser le Sahel. Face à ces menaces, les dirigeants de l’AES ont décidé de mettre les forces de sécurité en état d’alerte maximale et de créer un espace unique pour les opérations militaires au niveau de la Confédération.
« Le Collège des Chefs d’État de la Confédération […] appelle les populations de l’AES à redoubler de vigilance, à dénoncer systématiquement tout fait suspect aux forces de sécurité et à rejeter les propositions d’enrôlement au sein des groupes terroristes », indique le communiqué.
Les dirigeants de l’AES ont assuré qu’ils continueraient à lutter pour la liberté et la sécurité véritables de la région malgré les tentatives d’ingérence extérieure.
Auparavant, le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avait fixé au 29 janvier 2025 la date de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’Union. L’organisation a également fixé une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025 afin de donner une chance à ces trois pays, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), de reconsidérer leur décision.
L’Alliance des États du Sahel a été créée en 2023 afin d’assurer une défense collective. Le 28 janvier 2024, les trois pays sahéliens ont annoncé leur retrait de la CEDEAO. Dans une déclaration commune, les pays ont constaté que l’organisation n’avait pas aidé ces États à lutter contre le terrorisme et à sécuriser leurs territoires. En juillet, les pays de l’AES ont décidé de s’unir en une Confédération.