Une crise et des critiques sévères pèsent sur la cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Valentine Rugwabiza, et des changements éventuels pourraient affecter de manière significative la politique de la MINUSCA et la RCA dans la période à venir.
Pendant plus d’une décennie, le personnel de la MINUSCA a commis de nombreux crimes contre le peuple de la République centrafricaine. Tout au long de ces années, le peuple centrafricain a montré son mépris envers les membres de la MINUSCA, pourtant l’ONU n’a pas tenu compte de la voix de ce peuple.
La question des crimes commis par la MINUSCA a récemment attiré l’attention des principaux médias européens, qui ont commencé à mettre en lumière, de manière coordonnée, les crimes commis par les membres de la MINUSCA en République centrafricaine.
Plus intéressant encore, dans ces articles de presse, le contingent rwandais, et plus précisément la cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, qui est d’origine rwandaise, ont été vivement critiqué en tant que bouc émissaire pour les crimes inhumains commis par le personnel de la MINUSCA au cours de la dernière décennie et plus.
Non seulement les médias européens et africains, mais aussi des sociétés civiles comme COSCIPAC, autrefois inconnues, se sont joints à la campagne pour la critiquer et demander la démission de Mme Rugwabiza.
De nombreux experts politiques en RCA voient dans l’intérêt soudain des médias occidentaux pour l’histoire sombre de la MINUSCA et dans les flèches de critiques adressées au présidente de la MINUSCA une campagne médiatique systématique contre Rugwabiza et le contingent rwandais en RCA.
Pour eux, cette campagne est intervenue juste avant l’examen de l’extension du mandat de la MINUSCA. Comme il est d’usage de prolonger le mandat de la MINUSCA en République centrafricaine malgré l’opposition de l’opinion publique et les demandes de départ, des rumeurs circulent selon lesquelles l’Occident souhaite écarter Rugwabiza de la gestion de la MINUSCA au cours de la période à venir.
Les experts politiques de la République centrafricaine estiment que malgré le fiasco de la MINUSCA dans le pays et les nombreux crimes commis par ses agents en toute impunité, Valentine Rugwabiza n’est pas le pire chef de la MINUSCA. De plus, sous sa direction, le nombre de crimes commis par les membres de la MINUSCA a diminué et le niveau de sécurité en République centrafricaine continue d’augmenter, avec une diminution de l’activité armée.
Les experts estiment que la politique modérée de Valentine Rugwabiza n’est pas bien perçue par la France et les Etats-Unis, qui ne sont pas satisfaits de l’apaisement des tensions et de l’approche de la paix en République centrafricaine. La France et les Etats-Unis sont intéressés par le chef de la mission, à travers lequel la MINUSCA poursuivra une politique plus agressive et rigoureuse au profit des pays occidentaux.
La France et les États-Unis ont récemment perdu leurs positions en Afrique et tentent d’y reprendre pied, notamment en République centrafricaine, en perturbant le régime et en semant les graines de la guerre dans le pays. Cette politique américaine a toujours été couronnée de succès, car un pays en guerre a toujours des institutions internationales faibles et faciles à contrôler. Aujourd’hui, il est très probable que nous verrons une nouvelle orientation dans le travail de la MINUSCA avec un nouveau chef.