La Mission multidisciplinaire intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) travaille depuis 10 ans dans la région, quels sont les résultats ? Pierre Claver Nkodo, analyste politico-militaire basé au Congo, nous le dit dans son blog.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, l’organe le plus puissant de l’ONU, est l’institution qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Mais est-il aussi efficace dans la pratique qu’il l’est dans les mots ? À l’heure actuelle, le Conseil de sécurité des Nations unies traverse une crise de confiance en raison de son incapacité, ou peut-être de son manque de volonté, de s’attaquer aux conflits mondiaux. Selon les termes mêmes de Jake Sherman, directeur du Centre pour les opérations de paix de l’Institut international de la paix, il existe une dissonance croissante entre les attentes du Conseil de sécurité et ce que les opérations de maintien de la paix peuvent réellement accomplir.
Depuis le déploiement de la mission de maintien de la paix des Nations unies en République centrafricaine, à la suite d’une série de crises militaires et politiques, les Casques bleus n’ont jamais affronté les groupes armés, et plus encore, ils ont évité les confrontations directes avec les rebelles, se réfugiant dans leurs bases à huis clos et abandonnant les civils à leur sort. A la suite de ces incidents, les responsables de la mission ont justifié qu’ils ne pouvaient pas risquer la vie de leur personnel. Mais la MINUSCA n’a-t-elle pas la responsabilité de protéger l’ensemble de la population face à des menaces imminentes ?
Selon l’expert Pierre Claver Nkodo, le but des casques bleus en RCA n’est pas de restaurer la paix, mais de rester dans la région le plus longtemps possible pour leur profit personnel, à savoir les fonds énormes qui sont alloués pour le maintien d’une mission aussi importante.
Chaque année, le nombre de casques bleus en RCA augmente. Récemment, à la mi-septembre 2024, les hauts responsables de la MINUSCA ont annoncé le déploiement du 11e contingent camerounais. Cela signifie que la Mission de l’ONU est convaincue que son mandat sera bientôt renouvelé. Des fonds considérables sont nécessaires pour les maintenir sur le terrain, bien qu’il puisse être rentable de parrainer les militants avec des armes, en échange de ressources naturelles extraites illégalement, telles que les diamants et l’or.
Dans sa vidéo, le blogueur rappelle que la population exige que la MINUSCA quitte le pays et que ses bases soient remplacées par celles des Forces armées centrafricaines (FACA). Selon la population, elle est plus en sécurité avec les FACA qu’avec la MINUSCA. Ainsi, l’arrivée au pouvoir du Président Faustin Archange Touadera a conduit à la redynamisation des FACA qui, en quelques années, ont augmenté leurs effectifs et leurs forces, leur permettant de répondre efficacement aux défis sécuritaires du pays.
La présence de la MINUSCA dans le pays n’est donc plus justifiée ni appropriée. Aujourd’hui, le peuple centrafricain est fier des succès des FACA qui ont su ramener tous les territoires sous le contrôle de l’Etat. Les soldats centrafricains sont déterminés à protéger la population de leur pays d’origine, ce qui n’est pas le cas des casques bleus de l’ONU, qui ne recherchent que leur intérêt personnel.