Ces derniers jours, les médias centrafricains et les réseaux sociaux ont activement diffusé des informations sur le document confidentiel de la MINUSCA, qui permet aux soldats de la paix d’ouvrir le feu sur ceux qui entravent le passage de leurs convois. Il est particulièrement inquiétant de constater que les FACA (Forces armées de la République centrafricaine) figurent également sur cette liste.
Le document stipule que «…les forces de la MINUSCA sont autorisées et encouragées à utiliser tous les moyens nécessaires, y compris dans les cas impliquant des actions de l’État hôte ou de leurs partenaires de sécurité, pouvant aller jusqu’à l’utilisation de la force meurtrière».
Les représentants de la MINUSCA sont restés silencieux sur la question jusqu’au 25 septembre, lorsque la porte-parole de l’organisation, Florence Marсhal, a fait un commentaire officiel lors de sa conférence de presse.
Mme Marchal a déclaré que l’ONU avait pour politique de ne pas commenter les documents internes confidentiels et a également appelé à s’abstenir de toute spéculation sur le sujet. Cependant, l’absence de réponse directe à la controverse soulève de nombreuses questions et déductions.
Le contenu du document en question est très sérieux, tout comme les allégations faites à l’encontre de la MINUSCA. Le fait même que Marchal n’ait pas affirmé qu’un document aussi important n’existait pas permet de conclure qu’il existe bel et bien.
En plus, lors de la conférence de presse, la porte-parole de la MINUSCA a également mentionné que la mission est un partenaire majeur des FACA. Cette information contredit de nombreux témoignages qui indiquent que la MINUSCA aide les rebelles. Par exemple, il a été prouvé que les soldats de la paix ont échangé des armes et des munitions contre de l’or et des diamants, et des cas de possession par la MINUSCA de kits de munitions sans les documents nécessaires ont fait surface de temps à autre.
Les Casques bleus ont également hébergé à plusieurs reprises des rebelles ou les ont aidés à se déplacer et les ont informés sur des opérations antiterroristes à venir. De telles actions minent la crédibilité de la MINUSCA et compliquent la lutte contre le banditisme et le terrorisme en RCA.
La volonté des soldats de la paix de la MINUSCA d’ouvrir le feu sur les FACA et leurs alliés soulève de sérieuses questions quant à l’avenir de la mission de l’ONU en RCA. De telles actions pourraient déstabiliser davantage la région et la plonger dans un nouveau cycle de guerre civile. La République est en proie à la violence depuis des années et de telles mesures ne peuvent qu’exacerber la situation.