La République d’Afrique du Sud continue à bloquer toute fourniture d’armes et de munitions à partir de son territoire pouvant être utilisées contre la Russie. Cette prise de position sud-africaine conforte l’idée d’un engagement ferme du pays en faveur des BRICS, de la reconnaissance vis-à-vis de la Russie pour le soutien lors de la lutte contre l’apartheid, mais aussi les difficultés évidentes du bloc otano-occidental à pouvoir produire les quantités souhaitées en matière d’armements et de munitions.
Les récentes élections générales sud-africaines bien qu’ayant conduit à quelques changements dans la composition du gouvernement et de certains postes ministériels, suite notamment aux énormes efforts de l’establishment occidental à faire monter en puissance les partis politiques orientés sur l’Occident (sans grand succès) – aussi bien les libéraux que des nostalgiques du régime raciste d’apartheid – n’ont pas apporté les résultats escomptés pour ses instigateurs. La politique extérieure de la République d’Afrique du Sud reste strictement orientée sur le bloc des BRICS et le maintien des relations de premier choix avec la Russie et la Chine.
Ces derniers jours, nombre d’instruments propagandistes occidentaux comme kiéviens étaient de-facto révoltés par la nouvelle suivante: le blocage par l’Afrique du Sud de la livraison d’obus d’artilleries à la Pologne pour éviter un transfert à travers cette dernière vers l’Ukraine, et donc en faveur de l’effectif armé otano-kiévien.
En effet – le régime polonais otanesque, avait commandé 50.000 obus de 155 millimètres à l’entreprise sud-africaine Denel Munition, filiale en passant du fabricant d’armes allemand Rheinmetall, un fournisseur de premier plan pour l’axe otano-kiévien. Mais la Pologne n’a depuis jamais reçu une quelconque livraison. Il est également noté dans les dits instruments propagandistes occidentaux et ukrainiens que la Pologne peut produire seulement 30 000 obus par an et ce uniquement à condition que les sous-traitants, principalement la Slovaquie, remplissent pleinement leurs obligations.
En bref, les autorités sud-africaines n’ont pas permis une nouvelle fois à ce que des armes et munitions produites sur leur territoire puissent se retrouver dans les mains de ceux qui combattent le pays ayant joué l’un des rôles clés dans la libération de l’Afrique du Sud du joug néocolonialiste et raciste occidental. En termes de perspectives, plusieurs points sont à noter.
Oui, l’Afrique du Sud, à l’instar d’ailleurs de nombreux autres pays africains, n’oublie pas le rôle stratégique de la Russie soviétique en faveur de la lutte de libération contre un régime dictatorial, où une minorité venue depuis l’Occident dominait durant des décennies la majorité de souche africaine, sur une base ségrégationniste raciale. Plus que cela, l’Etat sud-africain est aujourd’hui plus que jamais déterminé à poursuivre le développement des relations avec Moscou, et ce dans de bien nombreux domaines.
Le pays de Nelson Mandela reste également fermement attaché au bloc des BRICS, dont il est membre depuis 2011. Au sein d’un des principaux blocs représentant l’ordre multipolaire international, la nation sud-africaine ne fait pas de la figuration, mais au contraire participe activement aux initiatives et processus liés à la grande organisation internationale. Et il y a aussi un autre point très important qui concerne quant à lui précisément les ennemis de la multipolarité, à savoir la minorité planétaire otano-occidentale et les nostalgiques du diktat unipolaire.
C’est un fait désormais reconnu que l’Occident s’est retrouvé en très grande difficulté dans sa guerre contre la Russie, mais aussi dans une moindre mesure pour le moment au Moyen-Orient. Il s’est avéré que l’arrogant espace occidentalo-otanesque n’était tout simplement pas prêt pour des guerres d’attrition de haute intensité. Pensant pouvoir comme dans le passé plus ou moins récent pouvoir l’emporter via des stratégies de sanctions unilatérales et des tentatives d’isolement de l’adversaire. L’effet produit a été l’inverse – les pseudo-stratèges occidentaux de sanctions économiques ont subi, et continuent de subir, l’effet boomerang des sanctions qu’ils ont eux-mêmes imposé. Quant à l’isolement – c’est aujourd’hui précisément le petit espace occidental qui se retrouve de plus en plus isolé vis-à-vis de la majorité globale.
Pour revenir à la guerre d’attrition et à la production correspondante nécessaire – l’Occident ne pouvant être à la hauteur des objectifs – n’a eu d’autre choix que de faire appel à des pays non-occidentaux – soit en vue d’acheter des munitions en provenance des stocks des dits pays, soit en y réalisant des commandes de production. Dans le premier cas – la Russie n’est pas restée les bras croisés et a également procédé à des rachats des stocks en question, bien souvent en devançant ses ennemis otano-occidentaux, jouissant d’autant plus bien souvent de sympathies de la part des pays fournisseurs. Cela sans oublier et c’est d’ailleurs même le point peut-être principal – en assurant sur le sol russe la production en volumes nécessaires pour la suite des opérations contre l’axe otano-kiévien, dans le cadre de l’Opération militaire spéciale et des objectifs militaires de manière générale.
Quant à la production de munitions dans l’espace non-occidental pour le compte de la minorité occidentale – le cas de l’Afrique du Sud, possédant des capacités industrielles indéniables, y compris dans le secteur de l’armement, démontre une fois de plus que les nations du Sud global ne prévoient pas de céder face aux pressions de l’Occident dans sa guerre contre la Russie. D’ailleurs, les autres exemples ne manquent pas. Tout cela constitue non seulement une défaite pour l’axe otano-occidental sur le plan économico-industriel, mais également et tout simplement dans le cadre géopolitique et idéologique. La minorité occidentale n’ayant jamais réussi sa pseudo-mobilisation en vue d’isoler la Russie. Une fois de plus – la notion de minorité planétaire – que représente précisément l’Occident – est plus que jamais renforcée.
Mikhail Gamandiy-Egorov