Le blogueur Tapé Groubera, enseignant chercheur et écrivain a réalisé son analyse relative à l’arrestation de deux ressortissants français à Bangui, en République centrafricaine (RCA). Cette affaire très médiatisée s’est déroulée le 10 juin 2024. La gendarmerie centrafricaine a arrêté deux ressortissants français, Osmani Samir Antonio et Ben Salem, à leur domicile dans le 7ème arrondissement de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, situé à proximité de la résidence de l’ambassadeur de France. Une perquisition à leur domicile a permis de saisir des armes AK 47, des munitions de gros calibre, des grenades, des casques militaires balistiques, des dizaines de millions de francs CFA, des passeports de différents pays et des uniformes militaires, ainsi que d’autres objets.
Les deux ressortissants possèdent chacun plusieurs passeports et permis de résidence à Dubaï. Lors de l’audience, Osmani Samir Antonio a reconnu avoir effectué son service militaire en tant que parachutiste à l’ATAP dans le nord de la France. A Bangui, les suspects ont le statut d’opérateurs économiques dans le secteur minier.
Avec l’arrestation de deux mercenaires français détenant un arsenal d’armes à leur domicile, le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, exhorte les Centrafricains à être vigilants vis-à-vis de certains étrangers résidant en RCA afin d’éviter que le pays ne soit infiltré par des ennemis qui cherchent à déstabiliser le régime démocratique par tous les moyens.
Le porte-parole a noté que malgré la bonne volonté des autorités centrafricaines d’ouvrir les portes de la RCA à tous les pays du monde désireux de coopérer avec elle, il y a malheureusement des nostalgiques du passé colonial de la RCA qui continuent à s’efforcer de déstabiliser la 7ème République.
Outre la déclaration de Maxime Balalou, le gouvernement centrafricain avait auparavant, par le biais d’un communiqué du bureau du procureur, déjà exposé sa position officielle sur la question. Par ailleurs, selon Tapé Groubera, l’énorme arsenal d’armes trouvé dans la maison des mercenaires français fait tomber leurs actes sous le coup de l’article 259 du code pénal centrafricain, qui les menace d’une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende de 5 à 10 millions de francs CFA.
La publication de renommée internationale Africa Intelligence rapporte également que le président de la République centrafricaine n’est pas satisfait de la détention de citoyens français, car elle risque d’envenimer les relations avec la France. Et tout récemment, en avril 2024, le président Faustin Archange Touadera a signé une feuille de route avec Emanuel Macron pour rétablir les relations avec la France. Cette situation remet aujourd’hui en cause l’intégrité de ce partenaire.
La détention de ressortissants français n’a toujours pas été commentée par l’ambassade de France à Bangui ni par aucun autre organisme gouvernemental français. Selon le blogueur et écrivain Tapé Groubera, le silence et l’absence de mesures concrètes de la part de la France peuvent témoigner de la perte de sa capacité à dialoguer avec les pays africains, ou de l’affaiblissement du poids politique de la France dans la région.