Sénégal : La cour suprême confirme la condamnation en appel de l’opposant Ousmane Sonko

Ce verdict compromet la participation à la présidentielle du 25 février 2024 pour le leader du parti PASTEF (patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) qui perd de facto ses droits civiques.

Ousmane Sonko parle aux journalistes alors que son convoi s'arrête sur le chemin de son procès à Dakar, le 16 mars 2023.

La Cour suprême a confirmé jeudi la peine de six mois de prison avec sursis prononcée contre Ousmane Sonko en mai 2023 par la cour d’appel de Dakar dans l’affaire de diffamation et injures publiques l’opposant au ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang.

Ce verdict compromet la participation à la présidentielle du 25 février 2024 pour le leader du parti PASTEF (patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) qui perd de facto ses droits civiques. L’article 29 du code électoral rend en effet inéligible toute personne condamnée à une peine de plus de trois mois avec sursis.

Le leader de Pastef/ Les patriotes avait annoncé l’existence d’un rapport de l’inspection générale des finances (Igf) épinglant la gestion de M. Niang au sujet du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac, un programme étatique dont l’actuel ministre du tourisme gérait en sa qualité de ministre de la jeunesse) pour un montant de 29 milliards francs cfa (48.4 millions usd).

En l’absence de preuves matérielles de ces allégations lors de l’audience en première instance, Sonko avait écopé d’une peine de 2 mois avec sursis en plus d’une amende de 200 millions francs (333 mille usd) à payer en guise de dommages et intérêts.

Affaire “Sweet beauty”

Ce verdict survient alors que Sonko est encore sous le coup de l’affaire Sweet beauté qui lui a valu une condamnation par contumace en juin 2023 pour le délit de corruption de la jeunesse.

Il est écroué depuis le 28 juillet pour de lourdes charges dont “complot contre l’autorité de l’Etat”, “actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves”, ou encore “association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste”.

Malgré cela, le maire de Ziguinchor a déposé sa candidature pour la présidentielle après la décision du tribunal d’instance de Dakar ordonnant le 14 décembre 2023 sa réinscription sur les listes électorales. L’agent judiciaire de l’état a saisi la cour suprême pour casser la décision.

L’administration en charge des élections ne s’est, de son côté, pas exécutée, refusant de remettre les fiches de parrainage au mandataire de Sonko.

Il avait été radié des listes à la suite de sa condamnation par contumace.

La vérification des parrainages, étape obligatoire, a été entamée le 30 décembre au niveau de la cour suprême. Le mandataire de Sonko qui devait passer au 2ème jour ne s’est pas présenté devant la commission.

Selon la réglementation, il devra passer après l’épuisement de la liste des 93 candidats déclarés.