Comment se dessine l’avenir économique de la Libye après une crise politique et sociale importante ?

La Libye est médiatiquement très connue pour ses crises politiques et sociale, notamment avec le renversement du gouvernement sous Kadhafi, et le mouvement du Printemps Arabe. Comment ce pays, situé sur le continent africain mais également voisin des pays du Maghreb, peut envisager son futur économique ? Décryptons cela dans notre article.

Libye : après les mouvements populaires, quelles sont les réelles solutions pour relancer l’économie ?

Suite à une longue période d’instabilité, la Libye ne jouit plus du même rayonnement que ses voisins maghrébins comme l’Algérie ou la Tunisie. Situé au nord-est du continent africain, le pays est considéré comme un point stratégique. Indépendante en 1951, la Libye a été dirigée par Mouammar Kadhafi pendant 42 ans. Le Printemps Arabe, vague de contestation populaire inédite, mit fin au régime de la Jamahiriya. 

Depuis, le pays tente de panser ses blessures, mais les nombreux conflits armés entre les tribus locales freinent sa reconstruction et tendent à défavoriser les relations avec le monde extérieur. La solution pourrait venir des secteurs d’avenir comme le tourisme ou les jeux en ligne, qui peuvent aider à la création d’emplois et générer de larges bénéfices.

Histoire et situation géographique Libyenne  

La Libye est un pays d’Afrique du Nord situé entre l’Algérie, la Tunisie, le Soudan, Le Tchad et le Niger. La côte, bordée par la mer Méditerranée, s’étend sur plus de 1770 kilomètres et concentre la majeure partie de la population du pays. Certaines tribus comme les Toubous, groupe nomade du sud, vivent toujours selon des traditions ancestrales. 

On y distingue trois grandes provinces historiques : la Tripolitaine, poumon économique du pays, la Cyrénaïque et la Fezzan, la zone désertique. La situation géographique du pays en a fait une place stratégique très convoitée. Le pays fut conquis successivement par les Grecs, les Romains, les Ottomans. Revenons sur les principales dates :

  • En 1918, le Royaume d’Italie colonise la terre, mais à l’issue de la seconde guerre mondiale, le traité de Paris mettra fin au joug du régime de Mussolini. 
  • En 1951, le pays obtient son indépendance et l’ancien émir du cyrénaïque, Idris Al-Mahdi Al-Sanoussi, devient le premier roi de Libye. 
  • En 1969, un jeune capitaine de l’armée âgé de 27 ans du pays fait un coup d’État non-violent et renverse la monarchie en place. Mouammar Kadhafi, originaire des tribus bédouines, instaure la nouvelle république arabe libyenne, la jamahiriya. Le dictateur est connu pour sa personnalité sulfureuse et ses puissantes relations à l’international. Il a été aussi largement soutenu par les tribus locales, telles que les warshefanas et les warfallas, qui furent, un temps, les mains armées du colonel. 
  • L’année 2011 marque le début du Printemps Arabe et la fin du règne du Mad Dog (nom que Ronald Reagan lui avait donné). La Libye a connu le chaos, et peine désormais à remonter la pente, la faute à de nombreux conflits armés entre les différentes tribus du territoire. 

Quelles solutions sont envisagées pour l’avenir de la Libye?

L’industrie numérique comme nouvelle économie libyenne ?

Le salut économique du pays pourrait se trouver du côté des nouvelles technologies, notamment avec le développement du digital. Malheureusement, comme son voisin algérien, la Libye ne voit pas d’un bon œil certaines de ces activités et ceux qui essayent de braver la loi peuvent s’exposer à de très sévères sanctions. 

Cependant, il se peut qu’avec le temps, à l’image du Maroc qui a déjà ouvert la voie en autorisant les casinos arabes sur le territoire, la Libye considère cette opportunité grandissante.

De plus, le monde du divertissement d’argent est souvent lié au tourisme : les casinos offrent toujours à leur clients la possibilité de se loger, se restaurer et se divertir au sein d’infrastructures luxueuses. Les bénéfices générés auraient déjà rapporté plus de 80 millions d’euros au Maroc.  

Un possible avenir touristique pour la Libye ?

Peuplée de 6,7 millions d’habitants, la Libye compte plus de 3 millions de personnes âgées de moins de 24 ans. Malheureusement, le manque de structures et d’accès à l’éducation empêchent ces jeunes de suivre leurs études normalement. Le chômage a donc augmenté jusqu’à atteindre un taux record de 19%. 

Il existe cependant des solutions pour sortir le pays de la crise, à condition que le Gouvernement d’Unité Nationale (GNU), dirigé par Abdelhamid Dbibegh, fasse preuve de plus de souplesse et de tolérance concernant certains points. 

Le tourisme, par exemple, est un secteur qui pourrait se développer facilement. Le Maroc ou la Tunisie l’ont bien compris et les revenus issus du tourisme leur rapportent des milliards de dollars annuels. La Libye compte des sites touristiques de renom comme les villes de Tripoli, Bérénice, Benghazi ou l’ancienne ville grecque de Cyrène. 

Des sites archéologiques comme les ruines de Sabratha, Leptis Magna, Tadrart Acacus (la montagne d’Accus en arabe) comportent des fresques datant de 14 000 ans. 

Le Sahara est d’une beauté à couper le souffle et les paysages lunaires du désert blanc constituent le spot parfait pour une balade à dos de chameau. Enfin, le pays a plus de 1770 km de côtes sur la mer Méditerranée. 

La Libye a les clés pour amorcer sa reconstruction : une population jeune et prête à travailler, des secteurs d’avenir à développer comme le tourisme et les jeux d’argent en ligne. Avant cela, le pays doit retrouver sa stabilité politique et le gouvernement devra faire preuve de flexibilité s’il veut ne pas connaître une nouvelle vague de contestation populaire.