Coup de tonnerre: la Chine envisage un embargo sur les terres rares et les aimants

Cela mettrait le reste du monde dans une très, très délicate position.

Comme un aimant. | Dan Cristian Pădureț via Unsplash

Dans une économie mondiale où les interdépendances tissées ces dernières décennies ont poussé certaines nations vers une grande spécialisation, la moindre rupture de fourniture d’un pays à un autre peut se transformer en une arme très efficace.

La Chine en fait les frais depuis quelque temps, avec la guerre mondiale des semi-conducteurs initiée ou renforcée par l’administration Biden. Centrée sur un secteur dans lequel elle est loin d’être en avance, elle est destinée à freiner des quatre fers les progrès technologiques de Pékin, en particulier en matière militaire.

Mais ce qui marche dans un sens peut fonctionner dans l’autre, et la Chine dispose dans sa manche d’une carte maîtresse. Si l’Occident s’est mis en branle pour rattraper son retard, trouvant même dans ses sols d’importants gisements, l’empire du Milieu reste en effet à ce jour le maître absolu du marché des terres rares et de celui des technologies liées à la fabrication d’aimants.

Le berger à la bergère

Il semble que Xi Jinping et son administration réfléchissent à répondre aux États-Unis et à une partie de ses alliés –on pense notamment aux Pays-Bas et à l’équipementier ASML–, en limitant les exportations de technologies liées aux terres rares et à l’une de leurs principales applications: les aimants.

Or, ainsi que l’explique Nikkei, ces aimants ultra-performants et très spécialisés sont très largement utilisés dans une grande part des industries technologiques du monde, en premier lieu desquelles celle, en pleine explosion, des véhicules électriques, mais aussi dans l’aviation, les éoliennes ou l’industrie militaire.

Les limitations imposées concerneraient à la fois les technologies liées à la transformation des terres rares et celles destinées à la fabrication de ces aimants si particuliers, deux domaines dans lesquels la Chine domine le reste du monde de la tête et des épaules.

Selon des chiffres cités par The Japan Times, Pékin contrôlerait ainsi 84% du marché des aimants au néodyme ou 90% des samarium-cobalt. Le retard du reste du monde est donc considérable. Un changement dans la fourniture de ces produits mettrait nombre d’industries dans une position extrêmement délicate.

Source : KORII