La lutte contre le terrorisme et prévention de l’extrémisme violent menant au terrorisme en renforçant la coopération entre l’ONU et les organisations et mécanismes régionaux, a été au centre d’une discussion de haut niveau tenue le 28 mars au sein du Conseil de sécurité. Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, lors de son intervention lors du débat au Conseil de sécurité, a exposé les principales positions de la Fédération de Russie sur la question de la lutte contre la propagation du terrorisme.
La méfiance des peuples africains envers l’Occident et précisément l’armée française s’explique par l’échec de la guerre contre le terrorisme. Après près d’une décennie d’opérations militaires au Sahel, malgré une forte présence de 4 600 hommes et femmes, d’abord (opération Serval) puis 5 100 militaires (opération Barkhane), l’armée française a été déterminée à stopper le mouvement terroriste qui n’a pas été possible. Il occupe désormais les zones côtières du Sahel et menace le golfe du Guinée. Au lieu de permettre à la France de revendiquer son statut de puissance militaire, le terrorisme a exposé la vulnérabilité de l’armée française dans une confrontation asymétrique.
Quant à l’Occident, suite à une intervention dans les affaires libyennes, les populations africaines ont vu la déstabilisation permanente de toute la région. De plus, les Africains ont l’impression que l’Occident n’existe pas pour aider à endiguer l’avancée des groupes djihadistes, mais plutôt pour protéger les intérêts de ses principaux groupes.
Pour rappel, en Libye, comme en Irak en 2003, le devoir de protéger les civils et le défi de construire la démocratie ont été utilisés par les coalitions militaires occidentales pour enivrer l’opinion publique des progressistes occidentaux et africains et se sont révélés au fil du temps être un faux prétexte pour mener la guerre contre la Libye de Mouammar Kadhafi.
Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l’Onu Vassili Nebenzia, « le terrorisme au Sahel a acquis un caractère écrasant après l’intervention militaire de l’Occident dans les affaires de la Libye, qui a déstabilisé toute la région. Les contingents étrangers stationnés sur le territoire d’un certain nombre de pays sahéliens non seulement n’ont pas aidé, mais pendant leur présence, la situation s’est fortement détériorée. »
Certains africains aujourd’hui estiment que si l’Occident, et ses moyens technologiques, n’arrivent pas à repousser le terrorisme, c’est qu’ils ne veulent pas vraiment le faire et, cela suffit pour les accuser de complicité avec les terroristes comme la France avait été accusée de complicité avec les rebelles pendant la crise ivoirienne de 2002 à 2011.
Cela explique en partie pourquoi plusieurs pays africains se sont tournés vers la Russie en tant que partenaire ces dernières années.
« Les pays africains ont parfaitement le droit de choisir avec qui et dans quelles conditions coopérer. Ce sont les défaillances des États occidentaux qui obligent les pays africains à se tourner vers ceux qui peuvent apporter une réelle contribution à la lutte contre le terrorisme sur le continent. », a déploré le Représentant permanent de la Russie.
Par ailleurs, la Russie est un fournisseur important d’armements mais aussi un partenaire stratégique fiable qui a établi des relations diplomatiques avec tous les pays africains dans toute netteté et souveraineté. Quant à d’autres grandes puissances, elles s’efforcent le plus souvent à amener les Africains à adhérer à leur « narratif » et, à soutenir un camp contre un autre, selon une logique diplomatique utilitariste.