Opération Sirli en Égypte : la France poursuivie pour “complicité de crimes contre l’humanité” et “torture”

La plainte contre X concerne les activités de renseignements menées par Paris à travers l’opération Sirli et qui auraient mené à des exécutions de civils en Égypte.

la France poursuivie pour "complicité de crimes contre l’humanité" et "torture"

La France est ciblée par une plainte déposée par les ONG « Egyptians Abroad for Democracy » et « Code Pink » devant le PNAT (parquet national antiterroriste), pour des faits de « complicité de crimes contre l’humanité » et « torture » en Égypte, selon une information révélée lundi soir par le média alternatif Disclose.

La plainte contre X concerne les activités de renseignements menées par Paris à travers l’opération Sirli et qui auraient mené à des exécutions de civils en Égypte.

Les deux ONG considèrent dans leur plainte, consultée par Disclose, que « les attaques ciblées qui ont abouti au meurtre et à la blessure systématique de civils soupçonnés de contrebande, et sans lien avec le terrorisme dans [le désert occidental égyptien], constituent des crimes contre l’humanité » et que certains faits relèvent de « crimes de torture ».

« La France a continué à fournir cette assistance (renseignements) malgré la notification des violations et des crimes commis grâce à sa coopération avec l’Egypte pendant l’opération Sirli » pointent, par ailleurs, les deux ONG américaines qui ont également saisi l’ONU.

Elles demandent au rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ainsi qu’à son homologue chargé de la torture et celui qui œuvre pour la promotion et la protection des droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme, de « prendre des mesures pour obtenir des informations supplémentaires sur les attaques ciblées, y compris par le biais d’une visite en Égypte », poursuit Disclose.

Pour rappel, une enquête menée par le site d’investigation sur la base de documents confidentiels, d’entretiens et de visites sur le terrain, et rendue publique en novembre 2021, a révélé que l’opération Sirli qui aurait débuté le 13 février 2016 et supposée servir à la surveillance du désert occidental de l’Egypte, à la frontière avec la Libye à des fins antiterroristes, a en réalité, été détournée pour neutraliser ou détruire des convois de trafiquants et de contrebandiers grâce aux informations que collectaient et fournissaient les agents français sur le terrain.

Anadolu Agency