Les autorités congolaises ont demandé, vendredi, au Conseil de sécurité des Nations Unies de muscler le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), déployée dans le pays depuis deux décennies.
Le gouvernement congolais l’a exprimé aux membres du Conseil de sécurité, en visite en RDC du 9 au 12 mars courant, pour évaluer la situation sécuritaire ainsi que la mise en œuvre du mandat de la Monusco.
Restaurer la paix dans l’Est de la RDC où une centaine de groupes armés sont actifs, « nécessite également que la Monusco soit réajustée. Si on veut avoir une Monusco qui travaille, qui est légitime aux yeux des Congolais, il faut revoir, muscler son mandat et lui donner les moyens qu’il faut », a déclaré aux journalistes, le vice-premier ministre congolais et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Il s’exprimait au sortir d’une réunion entre le gouvernement congolais représenté par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et la délégation du conseil de sécurité conduite par le représentant permanent de la France au Conseil de sécurité, Nicolas de la Rivière.
« Il ne sert à rien de jeter des hommes, des femmes, militaires ou civils dans une affaire pour laquelle ils n’ont pas les moyens », a insisté le chef de la diplomatie congolaise.
Il a soutenu que « pour arriver à ce résultat d’éradiquer le cancer des groupes armés et de l’agression, il faudra des sanctions. Et nous avons insisté. Les Nations-Unies, en particulier, et le Conseil de sécurité en ont les moyens ».
Dans les faits, Kinshasa réclame des sanctions contre le Rwanda accusé par les experts des Nations Unies, les États-Unis, la France, l’Espagne et d’autres pays de soutenir les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) qui mènent de larges offensives dans la province du Nord – Kivu où la rébellion contrôle d’importantes localités des territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi.
La rébellion qui réclame un dialogue avec Kinshasa devait observer un cessez-le-feu mardi dernier, mais a poursuivi les combats accusant l’armée congolaise d’attaquer ses positions. La délégation a reconnu une « situation très difficile » dans le pays, selon le représentant français, rappelant que les élections doivent se tenir en RDC avant la fin de l’année.
Le représentant du Gabon et numéro deux de la délégation, Michel Xavier Biang, a estimé que « pour trouver des réponses aux causes profondes de la situation qui prévaut, il faut écouter. Il faut dialoguer ».
« Les sanctions sont un levier d’action du Conseil de sécurité. Mais au-delà des sanctions, il y a d’autres leviers. Nous envisageons toutes les possibilités dans l’objectif de rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC », a-t-il ajouté.
La délégation devrait se rendre, samedi à Goma, principale ville de l’Est du pays.
Anadolu Agency