Au moins 4 civils ont été tués, dimanche, lors d’intenses combats entre soldats congolais et rebelles du M23, soldés par la prise de contrôle de Nyamugenga, une localité stratégique proche de la grande route menant vers la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
La localité de Ntamugenga est passée aux mains des rebelles après d’intenses combats, dimanche, a déclaré à l’Agence Anadolu Célestin Nyamugira, chef de localité, faisant état de plusieurs morts et blessés pris au piège.
Au total, quatre civils ont été tués et 40 blessés, a annoncé l’armée congolaise dans un communiqué, ajoutant que ses hommes, qui se « comportent de manière exemplaire sur le terrain », avaient la situation « sous leur contrôle sur tous les fronts ».
« Jusqu’en fin d’après-midi, les bombes tombaient sur Ntamugenga. A cause des bombardements. Il y avait déjà 14 blessés au niveau du centre de santé dont 6 nécessitent une évacuation. Le bilan s’est certainement alourdi en cours de journée », a déclaré Bénédicte Lecoq, coordinatrice d’urgences pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Rutshuru, interrogée par l’Agence Anadolu.
En fin de journée, a-t-elle ajouté, « une bombe est tombée dans le jardin des religieux. Il y a eu deux morts et dix blessés ».
« Nous sommes aussi très inquiets pour la population qui est restée sur place. Il y aurait environ 400 personnes au niveau du couvent des religieux et davantage au niveau du centre de santé », a-t-elle ajouté plaidant pour l’ouverture d’un « couloir humanitaire » pour évacuer les civils et blessés pris au piège.
Plus de 23 000 personnes auraient été déplacées à cause des violences armées qui avaient éclaté depuis le 20 octobre entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Une accalmie sur fond de trêve s’observait sur la ligne de front depuis de nombreuses semaines, mais les combats ont repris la semaine dernière. Les belligérants signataires d’un cessez-le-feu en août dernier s’accusent mutuellement d’avoir relancé les hostilités.
Le M23 est accusé par les autorités congolaises d’être soutenu par l’armée rwandaise, ce que rejette Kigali qui accuse, à son tour, l’armée congolaise de porter mains fortes aux rebelles hutus rwandais basés en RDC.
Sur fond des mêmes accusations endossées par les Nations en RDC, le M23 était parvenu en 2012 à prendre le contrôle de la ville de Goma avant de la quitter après des négociations et une offensive ayant neutralisé le groupe armé.
Le mouvement a repris les armes en fin d’année dernière, accusant les autorités congolaises de non-respect des accords de paix.
Anadolu Agency