Burkina Faso : le chef de l’Etat annonce le renforcement de la lutte contre le terrorisme en 2023

Le Capitaine Ibrahim Traore, nouveau président du Burkina Faso, assiste à la cérémonie du 35e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara, à Ouagadougou, le 15 octobre 2022 - Copyright © africanews OLYMPIA DE MAISMONT/AFP or licensors

Pour son premier discours de fin d’année, le capitaine Ibrahim Traoré salue les récents efforts des forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Alors qu’il a récemment instruit le recrutement de milliers de volontaires pour la défense de la Patrie, le Président de la transition Ibrahim Traoré annonce la formation de ceux-ci, mais surtout plus de moyens logistiques et des infrastructures routières, éléments nécessaires pour de bonnes performances militaires.

La sécurité reste la priorité absolue au Burkina Faso alors que le pays est engagé depuis 2015 dans la lutte contre le terrorisme. Devant la nation et aux côtés de ses frères d’armes le 31 décembre 2022, le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, promet des moyens pour une meilleure logistique militaire, de nouvelles infrastructures routières et annonce un repositionnement tactique et nouvelle stratégie sur fond de modernisation et de digitalisation à mettre en œuvre bientot. Un discours prononcé dans la ville de Solenzo, récemment reprise aux mains des terroristes et qui symbolise le succès de l’opération militaire Feleho autrement « reprendre son bien », lancée depuis le 1er décembre 2022. Il appelle surtout à une cohésion sans relâche derrière les forces de défense.

“Aujourd’hui, nous sommes ici pour partager ces moments avec nos frères d’armes et les encourager à aller de l’avant dans cette lutte. Les encourager, signifie qu’ils doivent chercher en eux du courage pour continuer. Et où chercher ce courage ? Je dirai à tous les combattants de ce pays, que le courage, ils l’auront là où ils sont implantés ; partout, dans les villages où ils passeront, ils peuvent regarder dans les yeux des enfants qui les bénissent. Ces bénédictions sont une source intarissable de courage qu’ils doivent rechercher pour continuer cette guerre parce que ces populations, leur seul espoir de vie, ce sont ces combattants.”

Ibrahim Traoré, président de la Transition, chef de l’Etat du Burkina Faso

La sécurité passe aussi par la gouvernance, ce qui justifie l’accent à mettre sur la lutte contre la corruption suivant un plan d’action bien précis.

“Il y aura un cadre de concertation que le Premier ministre va bientôt lancer, pour la refondation de la Nation. Il faut réformer totalement notre système de gouvernance. La justice et les contrôleurs ont reçu carte blanche pour commencer à mener la lutte contre la corruption et cela peut se sentir déjà sur le terrain. Je les encourage à continuer le travail et à pouvoir nous aider à changer notre système de gouvernance.”

Ibrahim Traoré, président de la Transition, chef de l’Etat du Burkina Faso

L’année 2022 a été particulièrement meurtrière au Burkina Faso avec des attaques qui ont fait des centaines de morts civiles et militaires comme celles de Seytenga et de Gaskindé. Jusqu’ici, les terroristes contrôlent plus de la moitié du territoire national. À la date du 30 novembre, le pays a enregistré 1 810 105 Personnes déplacées internes (PDI), selon le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation. Outre les défis sécuritaires, le Burkina Faso doit aussi faire face à l’inflation et ses conséquences sur le quotidien des populations.