Centrafrique: le bloc républicain vent debout contre la tentative de réforme constitutionnelle

Les soutiens de Faustin-Archange Touadéra ont manifesté leur soutien au projet de réforme constitutionnel qui permettrait au président de se présenter à un troisième tour, ici le 6 août 2022 à Bangui. AFP - BARBARA DEBOUT

Après l’annonce du président Touadéra le 12 août dernier sur la tenue prochaine d’un référendum constitutionnel, le ministre chargé du secrétariat général du gouvernement, Maxime Balalou, a déclaré à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire du 15 août que le gouvernement avait l’autorisation de l’Assemblée nationale pour mettre en place une Assemblée constituante. Ce vendredi 19 août, le décret convoquant la première session extraordinaire de l’Assemblée nationale devrait être lu.

Le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) est vent debout. Ce rassemblement d’une trentaine de partis politiques et d’associations de la société civile dénonce ce qu’il qualifie de tentative de « violation » de la constitution centrafricaine et d’instauration d’un « pouvoir totalitaire ».

« Cette Constitution, pour nous, ne pose aucun problème puisque le président Touadéra lui-même dans ses discours affirme que les institutions de la République Centrafricaine fonctionnent normalement. Donc s’il n’y a pas de dysfonctionnement des institutions, c’est parce que la Constitution ne pose aucun problème », explique Maitre Nicolas Tiangaye, président de la Convention républicaine pour le progrès social (CRPS) et membre de ce Bloc républicain.

« Aujourd’hui, il ne peut pas tromper le peuple centrafricain en disant que cette Constitution est inadaptée et qu’il faut une nouvelle Constitution pour changer la situation économique, politique et sécuritaire du pays. Pour nous, c’est de la supercherie, c’est de l’imposture politique. Nous avons décidé de nous opposer à la tentative du président Touadéra de modifier ou de faire adopter une nouvelle Constitution afin de lui permettre de faire sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel, ce qui lui permettrait effectivement de briguer un troisième mandat et si possible, de rester à la tête du pays comme président à vie », affirme-t-il.