La police et l’armée congolaises ont usé lundi de tirs de sommation pour disperser des manifestants qui s’approchaient d’une base de la Monusco au lendemain du meurtre par des Casques bleus de deux Congolais, a constaté un correspondant de l’AFP.
Des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et des militaires ont tiré en l’air, pour disperser deux colonnes de dizaines de manifestants anti-Monusco dans la ville de Beni à l’appel des mouvements pro-démocratie, a constaté le correspondant de l’AFP à Beni (Nord-Kivu, est).
Les forces de sécurité congolaises ont installé des tentes et érigé des périmètres de sécurité devant les installations de la Monusco dans la ville de Beni. Les Casques bleus ont aussi renforcé les mesures de sécurisation de leurs installations avec des véhicules blindés et des chars de combat, a encore constaté le correspondant de l’AFP.
“Nous sommes face à une force qui dispose de tous les moyens militaire, logistique et financier pour mettre fin aux activités des groupes armés. Elle n’en fait pas usage par conséquence, nous demandons le départ de ces touristes”, a déclaré Losuire Shabani, du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha).
La Monusco arrête ses Casques bleus impliqués dans une fusillade en RDC
“Nous manifesterons jusqu’à obtenir effectivement ce départ maintenant que des Casques bleus nous tuent à la place des miliciens armés”, a-t-il ajouté, alors qu’il lançait des messages pour galvaniser des manifestants. La Monusco est présente en RDC depuis 1999 avec comme mission de neutraliser la centaine de groupes armés locaux et étrangers actifs dans l’est congolais.
Dimanche, des Casques bleus de retour de congé en Ouganda ont ouvert le feu avant d’ouvrir la barrière et traverser la frontière congolaise au poste frontière de Kasindi, à Beni. Deux personnes ont été tuées et 15 blessées.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est dit “outré“, la Monusco a traité cette fusillade “d’incident grave”, “inqualifiable et irresponsable”, alors que le gouvernement congolais a condamné cet incident et appelé la population “au calme”.
VOA Afrique