Tchad: polémique après l’appel des États-Unis au Conseil militaire de transition

Au Tchad, la chargée d’Affaires de l‘ambassade des États-Unis Ellen Thorburn avait appelé vendredi 1er juillet le Conseil militaire de transition – la junte militaire qui a pris le pouvoir depuis la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021 – d’honorer la promesse que ses membres ne se présenteront pas aux élections post-transition et que celle-ci devrait être la plus courte possible. Le parti du défunt président a critiqué des propos qui s’apparentaient à une ingérence.

Parmi les plus virulents critiques de tels propos figure le parti Mouvement patriotique qui a dénoncé, dans la nuit de dimanche à lundi 4 juillet, une immixtion inacceptable de la part des États-Unis, ce qui lui a valu, à son tour, les critiques de l’opposition.

Ainsi, au MPS, le parti du défunt président Idriss Deby Itno, on ne décolère pas. Car ce dernier a choisi la fête américaine de l’indépendance pour également critiquer le fond du message de Washington : la diplomate américaine ayant rappelé la promesse du Conseil militaire de transition (CMT) qu’aucun de ses membres ne fera acte de candidature aux élections post-transition.

Or, pour le MPS, c’est une question qui sera tranchée lors du dialogue national inclusif, prévient son porte-parole, Jean-Bernard Padaré : « Je pense que les choses sont claires. Qu’on laisse le peuple tchadien qui s’apprête à aller à ce dialogue-là, discuter et décider des sujets d’intérêt national. Nous ne pouvons pas dignement accepter que des sujets d’intérêt national soient évoqués à l’occasion de la fête de l’indépendance d’un pays ami, à moins que le Tchad soit encore sous tutelle… »

Dans l’opposition, on dit ne pas être surpris de voir le MPS « rouler » pour la junte militaire, dirigée par le fils de l’ancien président Idriss Deby.

Rfi