La Minusma poursuivra pour un an encore sa mission initiale au Mali, qui est d’appuyer le processus politique et de contribuer à la stabilisation de la situation sécuritaire du pays. La décision prise par le Conseil de sécurité des Nations unies et soumise au vote le 29 juin, intervient en raison de la persistance de nombreuses attaques perpétrées par des groupes terroristes dans le pays.
Le mandat de la Mission onusienne de maintien de la paix au Mali MINUSMA, qui arrivait à échéance le 30 juin 2022, a été prorogé d’un an, soit jusqu’au 30 juin 2023. La résolution 2640 (2022) autorise à cet effet la mission à utiliser « tous les moyens nécessaires » pour accomplir son mandat, tout en appuyant la mise en œuvre de la transition politique et de l’accord pour la paix et la réconciliation. Cette prorogation approuvée par les autorités de transition est rejetée partiellement, en raison de dispositions controversées mettant en cause la souveraineté du peuple malien
“Le gouvernement de la République du Mali prend acte de la résolution que vous venez juste d’adopter et qui renouvelle le mandat de la Minusma pour une année supplémentaire. Comme vous le savez, le gouvernement du Mali s’est exprimé en faveur du renouvellement du mandat de la Minusma tout en formulant clairement ses attentes et ses fortes réserves pour le nouveau mandat de la Minusma. Cependant, le gouvernement du Mali est au grand regret de constater que certaines de ses fortes réserves ont été tout simplement ignorées dans la version finale de la résolution que vous venez de voter.”
Issa KONFOUROU , Ambassadeur, Représentant permanent du Mali auprès des Nations unies – Mali
La prorogation du mandat de la Minusma par le Conseil de sécurité a été motivée par la montée croissante du niveau d’insécurité dans le pays. Toutefois, la mission faisait état des restrictions de son champ d’action, une vaste zone d’exclusion aérienne étant imposée par Bamako depuis janvier 2022 lors de la fin précipitée des opérations militaires françaises, marquée par le départ de la Force Barkhane du Mali.
“Pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités maliennes compétentes. De même, le Mali n’est pas en mesure de garantir la liberté de mouvement pour les enquêtes de la Minusma sans l’accord préalable du gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions malgré leur adoption par le conseil de sécurité.”
Issa KONFOUROU, Ambassadeur, Représentant permanent du Mali auprès des Nations unies – Mali
Présente dans le pays depuis 2013, la Minusma, dont les relations avec Bamako étaient dégradées depuis peu, compte actuellement près de 13 289 militaires et 1 920 policiers. La mission avait été mise en place par la résolution 2100 le 25 avril 2013, alors que le pays faisait face à une rébellion.
Africa 24