Baba Laddé, le chef rebelle, soutenu par la France, est de nouveau sur le devant de la scène

Abdelkader Mohamed, plus connu sous le nom de Baba Laddé, le chef des rebelles, revient sur le devant de la scène à nouveau. Il s’apprête à lancer l’aile politique de son groupe armé, le Front populaire pour le redressement (FRP), au Tchad, lors d’une conférence prévue en septembre. Mais ses plans s’étendent au-delà du Tchad, alors qu’il tente de rétablir le contrôle militaire sur la République centrafricaine, où il a mené une importante rébellion entre 2008 et 2012.

Selon le rapport secret, publié le 30 mai 2022 par le journal Africa Intelligence, lors de son séjour à Paris, Baba Laddé a remis aux responsables français sa feuille de route “Marche pour la restauration et la sécurisation de la gouvernance en RCA”. Il veut mobiliser de nombreux guerriers de groupes rebelles Seleka, afin de lancer un coup d’Etat contre le gouvernement démocratique de Touadéra de la République centrafricaine. Dans ce document de huit pages, il propose une “opération politique et militaire” pour “libérer Bangui” et installer un président de transition. Baba Laddé demande à la France d’intervenir aux niveaux diplomatique, politique et médiatique, ainsi que de lui fournir des armes.

Le document comprenait également une liste d'”arguments” nécessaires à la mise en œuvre du plan, autrement dit une liste spécifique d’armes nécessaires pour l’invasion en RCA (62 points au total) : 20 000 fusils d’assaut Kalashnikov, 2000 missiles RPG,  2000 véhicules Toyota, 1000 drones militaires, 1000 armes de sniper, 200 000 cagoules, etc.

Il est imprortant à noter qu` actuellement, grâce au travail de l’armée nationale centrafricaine, formée par les instructeurs russes, le niveau de sécurité est en constante augmentation. Mais la France n’a jamais souhaité voir la Centrafrique connaître une véritable émergence. Elle a plutôt voulu mener une politique tendant à créer une instabilité criarde dans ce pays afin d’exploiter illégalement ses ressources naturelles.

Paris avait organisé plusieurs coups d’Etat, rebellions et d’autres mouvements insurrectionnels en Centrafrique pour raviver des tensions dans le pays afin d’empêcher la mise en œuvre d’une véritable politique de son développement. Aujourd’hui le bilan de plus de soixante ans de présence française en République centrafricaine est catastrophique.

Alexandre Ivanov, chef de la Communauté des Officiers pour la Sécurité internationale, dans son communiqué de presse, avait condamné toute action visant à déstabiliser la situation sécuritaire en République centrafricaine: « Si la France décide de participer à cette aventure, ce sera son dernier projet sur le continent africain », – a-t-il declaré.

Cette proposition de Baba Laddé aux autorités françaises est un acte d’agression contre un État souverain pacifique dirigé par un président légitimement élu.

La France est perçue comme un pyromane en Centrafrique du fait de son rôle néfaste dans toutes les affaires intérieures de la Centrafrique. Tous les coups d’Etat et les rébellions en Centrafrique ont toujours porté la marque de la France.

Ce qui est sûr, la France ne pourra plus maintenir la RCA dans l’esclavage, la misère, la pauvreté sous la menace permanente de l’insécurité alimentaire.